Un forum pour les gens voulant rp librement sans avoir un personnage spécifique !
 
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

[Les Chroniques de Lazthiom] Livre I - The Frozen Empire

 :: LA BIBLIOTHÈQUE :: Les livres :: Fantaisie :: Les chroniques de Lazthiom Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant
Taahoma
Mages Erudits
Taahoma
Taahoma
Messages : 1343
Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
Mages Erudits
29/01/16, 03:45 pm
Livre I - The Frozen Empire
  • Fantaisie
  • Angoisse
  • Des alliances, de la guéguerre, de l'amour et beaucoup de bonheur (et de peine). C'est ce qui vous attend ici.



    Personnages
    Temps et Lieux
    Original code par CrushCrushCrush. Plus par Taahoma Very Happy.
    Personnages et mondes sont de notre création. Ne pas utiliser sans permission.
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Azili
    Mages Erudits
    Azili
    Azili
    Messages : 2011
    Localisation : Derrière toi~
    Mages Erudits
    29/01/16, 11:04 pm
    Emmitouflé dans son long manteau, Elwin regardait, à travers la fenêtre de son carrosse, la neige tomber sur la route. Lione était vraiment différent de son pays. Comment un état si proche du sien pouvait-il être aussi différent? Et dire qu’on était en été. A croire qu’ils ne connaissaient comme saison que l’hiver ici. Il frissonna rien qu’en imaginant ce à quoi pouvait ressembler cette contrée à cette période de l’année. Les paysages étaient pourtant magnifiques recouverts de neige et de glace, mais ils étaient un peu trop blanc au goût du jeune homme. A quelques kilomètres de la frontière le dépaysement était total, à peine avaient-ils franchi le col qui séparait les deux régions que le décor avait radicalement changé.

    Bien qu’il n’aimait pas la chaleur, celle-ci commençait légèrement à lui manquer. Il était conscient que ce pays était froid, mais il n’avait jamais imaginé que ce fut autant. Comme tout bon aristocrate, il avait reçu des leçons de géographie et avait étudié les caractéristiques de Lione. Il connaissait tout. Les reliefs, la culture, l’économie, le régime politique. Enfin tout ce qu’on disait dans les livres que lui avait donnés à potasser un de ses précepteurs vieux, gâteux et conservateur. Mais les gravures n’aidaient pas vraiment à se faire une idée de la température ambiante. De plus, il se méfait par-dessus tout des documents que lui communiquait Jazus, car il savait que son professeur s’appuyait sur d’ancienne archives pleine de propagande pour faire ses cours. Il se souvenait du choc qu’il avait eut en accompagnant à Nuska le roi pour un voyage diplomatique. Comment une telle population aussi brave et sympathique pouvait-elle être décrite comme sanguinaire dans ses ouvrages? Cependant Elwin plaignait le souverain de cette contrée. Diriger de tels énergumènes ne devait pas être de tout repos.

    Le prince regarda sa montre à gousset et soupira pour la énième fois. Ce voyage durait un peu trop longtemps à son goût. Les routes étaient devenues difficilement praticables à cause de la couche de neige qui les recouvrait. De plus son véhicule n’était pas vraiment adapté à ce genre de climat et surtout à des chemins escarpés. Quelle idée d’aller construire une capitale dans un endroit pareil !
    C’était la première fois qu’il se rendait dans ce pays et surtout la première qu’il faisait un voyage aussi long.

    Le jeune aristocrate soupira une fois de plus en regardant cette fois-ci le paysage défiler devant lui. Ce soupir de trop avait eu pour effet d’agacer son compagnon de voyage qui commençait à en avoir vraiment marre de l’entendre souffler toutes les cinq minutes. Sa lecture en était perturbée. Il releva la tête de son livre et lança un regarda glacial au jeune prince. Cette œillade venait de faire chuter la température ambiante, déjà négative, de quelques degrés. Elwin frissonna en sentant ces yeux furibonds sur lui et tourna la tête vers le conseiller du royaume, Wido.

    « Tu comptes faire avancer la calèche plus vite en soufflant toutes les cinq minutes? » lança Wido sèchement avant de se replonger dans son ouvrage.

    Cette réplique eut le don d’énerver davantage le jeune homme à la chevelure blanche. Il ne préféra pas répondre à cette pique et se contenta de serrer le poing. Après tout, il devait partager cette espace réduit encore deux bonnes heures avec le conseiller et il n’avait pas envie que la température baisse encore dans la cabine. Il n’avait pas besoin d’un nouveau conflit, comme si cette mission ne l’énervait pas déjà assez.

    Même s’il avait plutôt de très bonnes relations avec le roi, il le maudissait d’avoir une constitution aussi faible. Pourquoi son cousin était-il tombé malade à ce moment là?
    En tant que stratège, il avait collaboré avec Gerwald pour établir une politique de rapprochement et d’alliances avec les pays frontaliers. Ils avaient tous les deux conclu qu’il fallait développer les voyages diplomatiques. Mais malheureusement pour le stratège, il n’avait pas prévu qu’il devrait lui aussi remplir ses fonctions royales. D’ordinaire il laissait ce genre de choses au roi et se contentait de faire ce qu’il aimait et s’occupait de la stratégie. Toutes les affaires de la cour ne l’intéressaient pas et il était heureux d’être le fils aîné du cadet de la famille royale. Cependant, Gerwald et Elwin étaient tous les deux conscients qu’en cas de grave maladie du premier, le deuxième devait assurer la succession et les affaires du royaume. Le prince devait se tenir prêt à, un jour, reprendre en main Aridak. C’était d’ailleurs sa hantise et il priait très fort pour que la santé de son cousin ne se dégradât pas et s’améliorât. Parfois il regrettait d’être né dans la famille royale et aurait voulu être un simple stratège.

    Elwin n’était pas le seul à espérer que ce jour n’arrivât jamais. Le deuxième à prier était Arim, le chef des armées et ami très proche de Gerwald. Il n’avait pas confiance dans les capacités du prince à diriger un pays jugeant son caractère trop « je-m’en-foutiste ». D’ailleurs une violente dispute avait éclaté entre eux dans la salle du trône le jour où Gerwald avait annoncé au stratège qu’il serait en charge de la mission diplomatique et de l’alliance à conclure avec Lione. Le chef des armées s’était farouchement opposé à cette annonce jugeant le prince trop détaché des affaires du palais. Elwin n’était pas enchanté par cette nouvelle est avait accepté par fierté et surtout pour contredire Arim et le provoquer. Sans l’intervention de Gerwald cet accrochage entre les deux jeunes hommes aurait pu en venir aux mains. La parole du roi fessant foi, Arim avait dû se faire une raison et laisser partir le stratège. Cependant, le militaire avait insisté à ce que Wido l’accompagne dans son périple.

    C’est donc comme cela que le prince se retrouva avec un chaperon dans ce carrosse en plein désert de neige en direction de la capitale de Lione, Meriil.
    Elwin soupira bien fort une dernière fois avant de caler sa tête sur la banquette. Il ferma les yeux dans l’espoir de s’endormir, ainsi le voyage lui paraîtrait moins loin. Le conseiller s’était contenté de se crisper et ne releva pas ce dernier soupir. Il savait très que c’était loin d’être une partie de plaisir pour son prince et décida d’être un peu plus indulgent envers lui. Après tout les réceptions mondaines qui l’attendaient n’allaient pas être une partie de plaisir pour lui.
    Azili
    http://azili-imaginarium.tumblr.com/
    Revenir en haut Aller en bas
    Taahoma
    Mages Erudits
    Taahoma
    Taahoma
    Messages : 1343
    Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
    Mages Erudits
    10/03/16, 01:38 pm
    Le matin pointait à peine le bout de son nez dans la chambre du prince héritier que déjà toute une armée de domestiques vaquait de droite à gauche. C’était par dizaines que les femmes passaient dans chaque couloir, balai et-ou torchon à la main afin de nettoyer chaque recoin de chaque pièce. De même, les hommes, sous leurs tabliers, accouraient pour chercher telle ou telle affaire, réparer telle ou telle chose, secouer tel ou tel tapis ou perdre tant et tant de temps. Cela faisait déjà une semaine complète qu’il y avait une pareille pagaille dans le château et même au jour J, le chantier ne s’arrêtait pas. On ouvrait les portes – sans prendre garde à faire attention à celles-ci – et également toutes les fenêtres pour aérer les pièces. Puis ensuite, la nuée de jeunes bonnes arrivait et s’affairait à nettoyer objets, sols et murs – jusqu’au plafond –rendant le tout impeccablement trop brillant.

    D’un coup sec et sans ménagement, les draps de velours du lit furent tirés et découvrirent le corps endormi caché en dessous. On suspendait la couette ainsi libre des mains du jeune endormi et refermait la porte sans souci du bruit, conscient de le réveiller.

    Très vite, l’air de l’extérieur entra dans la pièce dans une trace blanche de neige. Celle-ci vint chatouiller les pieds découverts, léchant la peau chaude de sa fraîcheur glaciale. Il frissonna, grommela, se tourna et retourna dans le lit maintenant ouvert et tâta autour de lui, aveuglément, à la recherche de la couette disparue. Ne la trouvant pas, il ouvrit un œil paresseux et regarda autour de lui puis il se redressa dans son lit, emportant un des multiples oreillers entre ses bras. Un œil ouvert, il examina la chambre et s’arrêta sur la vue imprenable de l’extérieure.

    Il y voyait facilement le reste de la ville enneigée. Quelques flocons tombaient ici et là, emportés des arbres environnants par le vent. La ville était simplement splendide, recouverte de son épais manteau de neige qui ne fondait que partiellement sous le soleil qui tentait d’éclairer l’endroit derrière les nuages blancs.

    Sans crier gare, une bourrasque s’engouffra dans la pièce emportant son lot de glace et vint se déposer sur le lit, mouillant légèrement les draps encore chauds.

    « Qu’est-ce qu’il se passe ici ? »

    Le jeune homme se leva, grimaçant, passa devant son miroir où il se regarda rapidement pour constater une mèche de travers – il la replaça d’un coup de main mais celle-ci revint à sa place initiale – et alla regarder par la fenêtre en baillant nonchalamment. De là, il avait également une vue, en contrebas, sur la cour du château et il y apercevait un tas de personnes y fourmiller. Alors que la neige était déjà bien ramassée, ces derniers devaient repasser pour la énième fois la pelle et le balai, afin de pousser l’eau glacée sur les côtés et ainsi faire un tas dont se servaient certains jardiniers pour sculpter un semblant de barrière autour des fleurs à peine écloses.

    Meriil était connue – en plus de ses plantes aux vertus chauffantes cultivées dans l’immense serre derrière le palais – pour ses œuvres d’art de glace éphémères. Nul doute que quiconque entrant par les portes principales était surpris par les magnifiques travaux exposés en plein air.

    C’est avec un grand sourire que le jeune homme admirait le travail, les bras croisés sur le rebord de la fenêtre et appréciant doucement la fraîcheur de l’extérieure. L’air gelé, contrastant violemment avec la température ambiante de la pièce, rafraîchit son visage dont les traits reflétaient son brusque et précédent réveil.

    « Jiro ! » s’écria une voix.

    Il se retourna, des étoiles pleins les yeux alors qu’il se délectait de la voix qui avait prononcé son nom d’une façon si autoritaire. Il sautilla jusqu’à la porte, prenant soin de balancer l’oreiller à sa place et mit les mains sur les poignées des portes. Cependant celles-ci s’ouvrirent dans un nouveau fracas et envoya balader le pauvre adolescent quelques mètres plus loin, hébété. Entra alors un autre jeune homme, l’air quelque peu énervé. Vêtu d’une chemise à froufrou, il avait l’allure d’un homme de très bonne famille. Normal pour un prince… Il regarda à droite, puis à gauche, et remarqua son ami, assis sur le sol.

    « Je savais bien que tu étais là, toi ! Qu’est-ce que tu fichais encore dans ma chambre ? » gronda le prince.

    Il s’approcha et tira sur le bras de son squatteur pour le relever. D’un geste rapide, il replaça quelques-unes de ses mèches blondes et il passa son index sous son menton pour lever son visage vers le sien. Le toisant, il fit passer le message qu’il n’était pas heureux de cette invasion dans son territoire et il lui obligea des explications rapides et compréhensibles. Mais il n’eut pas le temps d’obtenir une réponse que deux bras inconnus s’enroulèrent autour de son cou et le tirèrent en arrière.

    « Mon très cher Prince risque d’être en retard s’il continue de batifoler avec d’autres… »

    Un bref soupir s’échappa des lèvres dudit prince.

    « Tu devrais déjà être prêt, Jiro, » articula-t-il froidement. « Ils ne vont pas tarder. Tu as dix minutes et pas une seconde de plus pour faire ta toilette et me rejoindre en bas. »

    Le garçon déguerpit très rapidement. L’héritier qui, soucieux de la propreté du lieu, replaçait l’oreiller que Jiro avait dérangé. Quelques coups sonnèrent de l’immense pendule qui prenait place dans un coin de la chambre.

    « Ils arrivent dans une heure non ? » s’enquit le conseiller du prince.

    « Il faut bien une heure à Jiro pour se préparer. »

    Alors que le silence revenait dans la pièce, le vent souffla une nouvelle fois, faisant claquer les rideaux détachés du mur et refermant les portes par courant d’air. Le propriétaire des lieux s’approcha de la fenêtre et la clôtura soigneusement, en prenant bien grade à ce que les tissus de se prennent pas dans les battants. La pièce retourna doucement dans son obscurité première, à cause de l’épaisseur des étoffes qui protégeaient du souffle froid de l’extérieur.

    « Tout va bien, Jareth ? »

    Le stress emmagasiné depuis le début de la journée fit pousser un soupir au jeune châtain. On avait eu de cesse dans la journée de le presser et de lui dicter les protocoles qu’il devrait suivre une fois leurs fameux invités présents. Il savait bien quelle importance capitale avait cette visite. Il était important de ne surtout pas gêner le Roi invité, de lui faire plaisir et de le mettre à l’aise… Et son père le Roi ne faisait que le lui répéter depuis qu’il s’était levé ce matin à l’aube. Nadam, son jeune cousin dont on avait donné l’ordre de s’occuper de la sécurité des commensaux, en rajoutait une couche en plaçant dès qu’il le pouvait qu’il le lui ferait payer fortement s’il faisait tout échouer. Il avait peur car le prince héritier de Lione était assez connu pour son arrogance et sa claire façon de s’imposer. Naturellement, il était d’un charisme émerveillant et avait ainsi la réputation d’être un tombeur invétéré. Ne sachant pas vraiment de quelle nature était le roi d’Aridak, il serait peut-être froissé de voir les jeunes demoiselles se tourner vers un autre ? Oui… il fallait faire attention même au détail le plus insignifiant.

    On frappa à la porte de la chambre. Une voix féminine intervint de l’autre côté en demandant au Prince de bien vouloir rejoindre le Roi, qui l’attendait. Soupirant une nouvelle fois, celui-ci se décida à y aller mais on lui attrapa le bras et l’enlaça.

    « Vire tes pattes Oshen, » siffla le Prince en donnant un coup de coude au jeune homme.

    « Jareth, pourrais-tu être moins… sainte nitouche ? Cela devient lassant. Je ne peux pas poser les mains sur toi sans que tu ne cries au viol. »

    « Je pourrais être plus docile si tu ne tentais pas de me tripoter à chaque occasion où on se retrouve seuls. Maintenant… laisse moi, j’ai à faire. »


    A contrecœur, le conseiller du Prince et meilleur ami défit sa prise non sans le taquiner en lui soufflant dans le cou. Râlant, celui-ci partit de la pièce en se frottant la nuque. La journée n’allait pas être fameuse, vraiment.
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Azili
    Mages Erudits
    Azili
    Azili
    Messages : 2011
    Localisation : Derrière toi~
    Mages Erudits
    12/03/16, 01:28 pm
    Le silence régnait à présent dans la cabine du carrosse qui se dirigeait vers Meriil. Le prince avait décidé d’arrêter de soupirer toutes les trente secondes pour le plus grand soulagement de son conseiller. Intrigué, Wido jeta un rapide coup d’œil en direction de son compagnon de voyage pour voir ce qui retenait son attention pour qu’il reste ainsi calme. Il comprit rapidement pourquoi Elwin était si tranquille. Confortablement installé, celui-ci avait finit par s’endormir. Il pouvait à présent lire l’ouvrage qu’il tenait entre les mains sans risquer d‘être interrompu par ces agaçants soupires.

    Après avoir lu quelques pages, son regard dévia de nouveau vers le prince. Il l’observa un instant. Celui-ci ressemblait à une statue sculptée par l’un des artistes le plus renommé du royaume. Ses cheveux, d’un blanc neige, lui recouvraient la moitié de la figure. Les membres de la famille royale étaient connus pour leur charisme ainsi que leur beauté et Elwin ne faisait pas exception à la règle. Assoupi, le stratège avait tout d’un prince. C'était tout autre chose quand celui-ci était éveillé. Son maintient laissait vraiment à désirer et si ce dernier n’était pas vêtu aussi luxueusement et aux couleurs de la famille royale on pourrait le prendre parfois pour un domestique. Wido soupira. Il plaignait les précepteurs du jeune homme. Celui-ci leur donnait vraiment du fil à retorde et il leur avait joué plus d’un tour pour échapper à ses leçons ou alors en testant leur patience. Par sa faute, à force de s'arracher les cheveux, il avait rendu chauve plus d'un d'autre eux.

    Le voir comme cela le rassurait. En effet, il pouvait être sûr que le stratège ne préparait pas une stupide farce dont il avait le secret. Cependant, prit d’un doute, le conseiller approcha doucement sa main et écarta, avec précaution, pour ne pas le réveiller, les mèches de cheveux qui masquait les traits de son camarade de route. Il scruta intensément le visage immobile du stratège pour l’examiner dans les moindres détailes. Non, il n’y avait aucun doute, c’était bien la bonne personne. Il soupira de nouveau mais cette fois-ci de soulagement. L’espace d’un instant il avait pensé que le jeune prince ait échangé sa place avec son meilleur ami, Sigfrid. Pendant leur enfance, ils avaient pris l’habitude de jouer à ce petit jeu. Le prince devenait Sigfrid qui lui prenait l’apparence d'Elwin. Le résultat était bluffant et ils avaient été plus d’un à se tromper pour le plus grand bonheur des deux jeunes garçons. Heureusement avec l’âge, Sigfrid était devenu plus responsable et raisonnait son ami. D’ailleurs celui-ci était un des rares à avoir de l’influence sur le jeune noble.
    Un sourire se dessina sur les lèvres de Wido. En y repensant, cela était impossible que ce soit Sigfrid qui se trouvât à ses côtés depuis le début du voyage. Car même si Elwin était connu pour son manque total d’intérêt pour les affaires du royaume et qu’il préférait fuir, cela était techniquement improbable qu’il oblige le médecin de la famille royale à prendre sa place et ce pour plusieurs raisons. D’une part parce que Sigfrid n’aurait jamais accepté d’abandonner ses fonctions au moment où le roi en avait le plus besoin, et de deux, parce que malgré les apparences le prince était responsable. Il savait où se trouvait la limite à ses plaisanteries et malgré son caractère il ne mettrait jamais en danger la santé de son cousin pour pouvoir échapper à ses corvées. Il préférait de loin devoir subir ce genre de mission diplomatique que de blesser le roi. Il avait bien trop de respect et d’estime pour son cousin pour faire une chose pareille. Wido avait pu l’observer durant toutes ces années et même si le stratège était dur à lire et à comprendre, il avait réussit à cerner une partie de sa personnalité.
    En y repensant, c’était vraiment ridicule de douter ainsi. Mais il fallait dire que si le chef des armées ne lui avait pas autant mis la pression, ce cher conseiller ne serait pas venu à penser ce genre de choses. Son ami était vraiment nerveux ces temps-ci et Wido s’inquiétait autant pour Gerwald qu'Arim. Ce dernier serait bien parti à sa place mais il refusait de laisser le roi comme cela. Le conseiller trouvait d’ailleurs que son meilleur ami exagérait. Le roi était un grand garçon et il n’avait pas besoin qu’on le couve autant. Il détestait ça d’ailleurs, mais c'était dans sa nature et il ne pouvait pas s'empêcher de le surprotéger.

    Parfois les facéties du prince étaient loin d’être du goût de Wido. Il devait redoubler de vigilance pour éviter que le prince n’invente une quelconque bouffonnerie qui puisse faire échouer la mission diplomatique. Arim ne lui pardonnerait jamais, ça il en était sûr, ni même Gerwald d’ailleurs. A cette idée il sentit une pression monter et un frisson d‘angoisse parcourut son corps. Il secoua la tête comme pour chasser ces mauvaises pensées de son esprit. Il décrocha ses yeux du corps endormi de son compagnon de voyage pour les poser sur le paysage qui défilait devant lui. A cause de lui, et d’ailleurs aussi de son meilleur ami, il allait finir par se faire des cheveux blancs, s'il ne se les arrachait pas avant !

    Au fur et à mesure que la calèche avançait dans la neige et se rapprochait de Meriil, le conseiller regrettait de plus en plus d’avoir accepté d’accompagner le prince dans ce périple. Jouer les baby-sitters n’était pas ce qu’il affectionnait le plus. Mais bon, si cela pouvait permettre à Arim de fermer l’œil de la nuit il pouvait bien se sacrifier.
    Le froid se fit de plus en plus intense. Visiblement, la capitale qui se trouvait au cœur du royaume de Lione était le lieu le plus froid du pays, si on excluait bien sûr les montagnes.
    Mordu par le froid, le jeune homme commençait à ne plus sentir l’extrémité de ses doigts. Par le manque d’informations sur ce pays, ses calculs avaient été erronés et il avait donc sous estimé l’air polaire de la région. Comment les habitants pouvaient-ils aussi bien supporter ces basses températures ? Finalement ce voyage n’était peut être pas une perte de temps pour lui. Il allait pouvoir étudier les autochtones et compléter les ouvrages de la grande bibliothèque de Aridak.

    Cela faisait bien maintenant deux heures que Elwin dormait paisiblement. En temps normal, le carrosse aurait déjà du avoir franchi les portes de la capitale, mais le cortège diplomatique avait rencontré un petit contre temps. Leur véhicule n’était pas adapté au terrain ce qu’ils leur avaient valu un léger retard. Cependant, Wido avait pensé ce genre d’imprévu et par conséquence ils étaient partis plus tôt. Résultat, les Aridakiens arriveraient à l'heure, voir un peu en avance, à Meriil.

    Le conseiller regarda par la fenêtre. Il pouvait désormais apercevoir les remparts de la ville. Il réveilla le stratège en le tapant assez fort sur la tête. Celui-ci était loin d’apprécier le geste de son compagnon et lui fit savoir en grognant. Wido voulait régler avec lui les derniers détails et s’assurait qu’il avait bien lu les documents sur le pays qu’il lui avait fournis. Malheureusement, les faibles informations qu’il pouvait détenir ne les aidaient pas à connaître le royaume dans les moindres détails.

    « On est arrivé? » Demanda le prince en baillant d’une façon peu élégante.

    « Presque. On aperçoit la ville. » Répondit-il avant de le taper avec le parchemin qu’il tenait dans la main. « On met sa main devant sa bouche quand on baille lorsqu’on est bien éduqué. Mais visiblement tu as dû sécher cette leçon. »

    En guise de réponse, le jeune lui lança un regard foudroyant mais il n’y prêta aucune attention.

    « Bien, avant d’arriver on va voir si tu as retenu les informations concernant les principaux membres de la famille royale. »

    Le prince soupira. Cet exercice l’ennuyait avant même qu’il ne soit commencé. Il récita machinalement d’une voix monotone tout ce qu’il savait. Il avait mémorisé par cœur les données qu’on lui avait procurées. Il connaissait presque tous les détails sur la famille royale à l’exception de leur visage. Chose plutôt embêtant… De plus, les documents n’étaient pas à 100% fiable et il y avait de forte chance que le peu d’informations qu’ils détenaient soit erronées.

    Le jeune avait à peine finit sa récitation que le carrosse s’arrêta dans la cour du palais. Aussitôt immobile, le stratège sauta dehors. Le trajet avait tellement été long qu’il ne supportait plus d’être assit.

    « Bon, El… »

    Wido n’avait pas eu le temps de tourner la tête que le prince s’était déjà échappé de la cabine. Agacé, il souffla. Il sortit à son tour et fît le tour de la calèche pour retrouver le jeune noble. Mais parmi l’effervescence du déchargement des bagages, Eldiw était introuvable. Ou avait-il bien pu aller en quelques secondes? Il ne devait pas être bien loin. Le conseiller d'Aridak fît le tour du véhicule et balaya des yeux les environs. Rien. Aucune trace du jeune homme à la chevelure blanche. Pourtant il était visible avec son chapeau de feutre noir sur la tête et son long manteau rouge sang en velours bordé de doré et doublé de fourrure blanche. Rouge sur blanc c’était pourtant voyant non? Alors pourquoi le stratège ne ressortait pas parmi toute cette neige et  glace? Où se cachait-il? Avait-il fuit? Visiblement, il n’avait pas attendu longtemps avant de lui jouer un mauvais tour.

    Ce n’était vraiment pas le lieu ni le moment de montrer sa colère, mais fatigué par le voyage et exaspéré par le comportement du prince, Wido hurla:

    « ELWIIIIIIIN ! »

    Les domestiques d'Aridak et de Lione, qui étaient venus aider à transporter les valises, s’arrêtèrent terrifié et braquèrent leur regard sur la personne qui venait de crier.
    Quand il se rendit compte de ce qu’il venait de faire, le conseiller, embarrassé, s’excusa promptement. La mission commençait bien. Quelle image les habitants d'ici allaient avoir d’eux? Un prince évaporé dans la nature et un conseiller qui perd ses nerfs. D’ordinaire ce dernier avait des nerfs d’acier mais les conditions de voyage et le froid lui avaient faire perdre ses moyens.

    « Wi… Wido. » Interpella timidement Olaf, le responsable de la cavalerie et chargé de la sécurité du cortège diplomatique pour l’occasion.

    « Oui? » Répondit l’intéressé tout à fait calme à présent.

    « Ce serviteur va vous conduire à vos appartements afin que vous puissiez vous rafraîchir avant l’entrevue avec le roi. » Dit-il un peu perplexe par ce changement d’humeur aussi radical. « Mais, euh… où est le prince? » Ajouta-il plus bas pour que seul Wido l’entende en constatant son absence de celui-ci.

    Le conseiller grimaça mais se retint cette fois-ci de hurler.

    « Très bien, merci. » Dit-il sur un ton d’extrême politesse au jeune homme intimidé qui devait le conduire à sa chambre. Il lui adressa un sourire pour essayer de le rassurer avant de s’approcher d'Olaf et lui attrapa le poignet.

    « Retrouve-moi Elwin! Et amène le moi! Je vais le réduire en pièce…» Ordonna-t-il tout bas sur un ton des plus terrifiants, tout en lui broyant le poignet.
    Le chef de la cavalerie acquiesça et fila tout de suite à la recherche du fugitif pendant que le conseiller rentrait dans l’enceinte du palais suivi de quelques domestiques.

    Pourtant, le fuyard ne se trouvait pas bien loin du carrosse et ne s’était échappé en aucun cas. Il s’était juste enfoncé un peu dans le jardin du palais pour aller admirer les magnifiques sculptures de glace qui ornaient la cour. Leur beauté coupa le souffle au jeune homme. Curieux, il approcha délicatement sa main pour en toucher une. Mais il s’arrêta à mi-chemin en entendant son nom hurlé. Il grimaça et à contre cœur retourna vers la calèche. A croire que Wido avait des yeux partout et l’avait réprimandé d’avoir voulu toucher la statue…
    Arrivée à proximité du véhicule, il vît le conseiller s’engouffrer à l’intérieur du splendide bâtiment et Olaf courir, légèrement perturbé, à l’opposé. Machinalement, il prit la même direction que celle de Wido et entra à son tour dans le palais. Malheureusement pour lui, il ne connaissait absolument pas les lieux et se perdit vite.
    Azili
    http://azili-imaginarium.tumblr.com/
    Revenir en haut Aller en bas
    Taahoma
    Mages Erudits
    Taahoma
    Taahoma
    Messages : 1343
    Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
    Mages Erudits
    12/03/16, 02:23 pm
    Une cloche retentit alors qu’il traversait un des couloirs : les invités arrivaient. Jareth râla. Les préparatifs qu’on lui avait demandé de faire en tout dernier lieu – absolument non prévus à sa connaissance (sûrement un sale coup d’Oshen qui voulait se venger de n’avoir pu jouer avec lui plus tôt) – lui avait demandé un temps fou à mettre en place. Evidemment, le personnel présent n’avait pu se dépêcher et empêcher la casse d’un précieux vase. Jareth crut qu’il allait vraiment s’énerver et perdre la beauté de son masque d’"imperturbabilité". Mais il avait réussi à se tirer de ce mauvais pas et se rappellerait ce soir de punir comme il se devait son cher conseiller. Il imaginait déjà une magnifique torture. Les cris d’Oshen seraient tels qu’il n’en oublierait certainement pas le son avant un moment.

    Passant les portes menant à l’extérieur, Jareth resserra son manteau en fourrure autour de lui. Il se présentait maintenant dans la cour mais, comme il le craignait, il ne restait guère que les domestiques venus décharger la calèche.

    Il était maudit.

    Roulant les yeux quand on le renseigna de ce qu’il s’était passé, il fit rapidement demi-tour. Pourquoi donc avait-il dû perdre son temps comme ça ? Il aurait dû être présent pour accueillir ces si importants invités. Il espérait tout de même qu’Oshen ait fait le minimum pour que leurs hôtes soient correctement reçus.

    D’ailleurs, en parlant de Jiro, cet imbécile avait-il accompli ce qu’il espérait ? Jareth ayant été occupé, il n’avait pu retrouver Jiro comme conformément à ses instructions une heure plus tôt. Ce fainéant s’était surement cru permis de faire ce que bon lui semblait…

    Jareth revint dans l’enceinte du palais et prit la direction de la salle d’accueil. Il jetait des coups d’œil à droite et à gauche mais jamais ce qu’il ne cherchait à ce moment-là lui vint devant les yeux. Il soupira. Il n’aimait pas la chasse à l’homme.

    « Riban ! »

    Un colosse sortit tout d’un coup du noir puis se tint près de Jareth, le suivant avec attention. Son visage ne reflétait strictement rien, ce qui toujours en impressionnait plus d’un, voire effrayait. Toujours dans l’ombre du prince, il exécutait tous ses ordres au doigt et à l’œil. Certains se demandaient même si cet homme n’avait pas été créé plutôt qu’il n’était humain tellement il semblait dénué de sentiment. De sa bouche ne sortait aucun son et les rumeurs fusaient qu’il ne savait même peut-être pas parler, ou alors qu’on lui eut arraché la langue.

    « Regarde vers l’aile Est voir si Jiro ne s’est pas endormi quelque part. »

    Simple signe de tête et le géant partit au détour d’un couloir dans sa direction propre. Jareth le regarda, soupirant. Bon, la semaine risquerait d’être difficile, et il n’avait hélas pas pu inculquer les règles à respecter à son cousin avant que les invités royaux n’arrivent. Cela ne l’étonnerait pas qu’il le croisât sur son chemin ou que son valet le ramenât, somnolant.

    Se permettant une légère pause pour réfléchir calmement avant d’arriver à la salle d’accueil, Jareth se mit à réfléchir. Il put intercepter l’information comme quoi son Roi était encore en audience et donc qu’il n’avait encore pu recevoir ses nouveaux hôtes. Cela le soulagea, il pouvait alors encore être sûr de pouvoir les voir et les accueillir comme il se le devait. Ce devaient être les principaux conseillers du Roi qui avaient pris la relève de bien recevoir le beau monde.

    « Jaaaareth ! » fit une voix douce à son oreille.

    Le châtain plaqua violement une main à son oreille et s’écarta.
    Dieu qu’il détestait cela ! Déclenchant un grand frisson, il se sentait tout hérissé.

    « O-Oshen ! »

    Se rappelant de sa promesse faite à lui-même, les yeux du prince s’allumèrent. Le conseiller ne le remarqua pas de suite mais comprit bien assez vite en sentant une lourde atmosphère s’étendre autour de lui.

    « Ah… je vois. Hum, tu ne veux pas te présenter à tes invités ? » tenta le jeune homme en reculant un peu. Mais apparemment, ce qu’il avait prononcé ne s’était pas fait entendre.

    « Et toi … » commença le prince, « tu n’es pas avec eux ? »

    « Comme tu le vois. J’étais venu te chercher. Mais… »


    Oshen ne regarda plus le prince mais derrière lui. Il voyait quelqu’un arriver vers eux, semblant chercher son chemin…
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Azili
    Mages Erudits
    Azili
    Azili
    Messages : 2011
    Localisation : Derrière toi~
    Mages Erudits
    13/03/16, 12:32 am
    Elwin errait maintenant dans les couloirs du palais depuis au moins dix bonnes minutes. Comment son conseiller et sa suite avaient-ils pu disparaître comme cela? Il n’était pourtant pas bien loin derrière eux.

    Il tournait en rond sans vraiment savoir où il allait. Le jeune homme avait l’impression que le château avait des kilomètres de galerie et une multitude de pièces. Pour lui, tout se ressemblait. Comment pouvait-on se repérer dans un lieu pareil sans une carte? Il fallait sûrement y avoir vécu toute sa vie pour pouvoir arriver à se diriger. Ce lieu était un véritable labyrinthe. Elwin devait bien se l’avouer, il était perdu. C’était vraiment immense. A quoi cela pouvait-il bien leur servir d’avoir une demeure aussi grande? A se demander si toute la capitale vivait ici.
    Wido devait déjà être énervé par les agissements du jeune homme et passait sûrement ses nerfs sur le pauvre Olaf.

    D’ailleurs, Elwin se demandait s’ils n’avaient pas déjà signalé sa disparition et qu’ils avaient envoyé une équipe de secours pour lui venir en aide. Cependant, connaissant le conseiller du roi, celui-ci avait sûrement omis de signaler la disparition du prince à leurs hôtes pour sauver la réputation du pays et faire comme si celui-ci n’était jamais venu. Il en était tout à fait capable et c’était bien ce qui faisait peur au jeune homme. Il voyait bien la scène. On le retrouverait au bout d’une semaine complètement déboussolé d’avoir sans cesse tourné en rond en vain pour retrouver son chemin, et bien sûr déshydraté et mourant de faim. Cette vision le déprima un peu. Il secoua la tête pour la chasser. Inutile de paniquer pour si peu c‘était complètement idiot, après tout cela ne faisait pas longtemps qu’il était perdu, alors pas la peine d’imaginer des scénarii catastrophes tout de suite, il aurait tout le temps plus tard d’y penser pour tuer l’ennui durant son errance s’il tournait encore en rond. Il ne devait pas laisser ses émotions prendre le dessus s’il voulait réussir à trouver son chemin et rejoindre le reste de ses compatriotes.

    Et puis, il finirait bien par rencontrer quelqu’un. Après tout le château n’était pas désert. D’ailleurs, pourquoi n’avait-il toujours pas croisé une seule personne depuis qu’il était entré dans le bâtiment? Curieux. Où se cachait donc tout le personnel? L’entièreté avait-elle été recrutée pour préparer leur arrivée?

    Après ces quelques secondes de réflexion, le prince reprit sa recherche pour retrouver le reste de son groupe. Cependant, le jeune prince commençait déjà à s’énerver. Il n’avait pas envie de passer trois heures à tourner dans ce satané palais. Le voyage avait été long et fatiguant et il ne rêvait que de deux choses: un bon bain chaud et s’allonger sur un lit bien moelleux avant de s’assoupir. Le voyage diplomatique commençait bien pour lui… il savait bien qu’il aurait mieux fait de rester à Aridak. Maudite fierté qui lui avait fait accepter cette mission pour contredire Arim.
    Exaspéré, il soupira bruyamment et s’arrêta de nouveau pour réfléchir car il se retrouvait maintenant face à un embranchement. Cruel dilemme. Quel couloir pouvait-il le mener aux personnes qu’il recherchait ?

    Il s’apprêtait à prendre la galerie de droite, quand il entendit des voix provenir de celle de gauche.
    Des gens ! Enfin il y avait de la vie ici! Il était sauvé! Il avait enfin quelqu’un qui pourrait l’aider. Cependant, il ne devait peut-être pas trop se réjouir. Certes il avait sûrement réglé son problème d’errance en rencontrant des autochtones, mais il devrait bien affronter les foudres de Wido. Bon, il valait mieux régler un problème à la fois, et voir après pour le reste.

    Il s’approcha des deux silhouettes qu’il avait aperçues au bout du couloir. Au fur et à mesure qu’il se rapprochait, il commençait à distinguer un peu mieux leur silhouette et leurs traits. A en juger par leur tenues vestimentaires, les deux jeunes hommes appartenaient à la noblesse et peut-être même à la famille royale. S’ils se trouvaient là cela voulait sûrement dire que la rencontre entre leur deux nations n’avait pas encore eu lieu, où alors Meriil se retrouvait confronté au même problème que Aridak avec un prince qui se promenait dans la nature. Oui, un prince, car maintenant qu’il était suffisamment proche, Elwin pouvait clairement reconnaître le visage qu’on lui avait à de nombreuses reprises montrées pour qu’il le mémorise, à tel point qu’il ne pouvait plus le voir: Jareth, futur roi de ce pays. L’autre, à en juger par son attitude, devait être un proche du prince mais ne devait pas appartenir à la branche royale principale.

    Le moins qu’il pouvait dire, c’était que les portraits qu’il avait dû examiner pendant des heures étaient très ressemblants. L’artiste qui les avait peints était vraiment excellent. Il avait su capter cette aura qui avait quelque chose de majestueuse et prétentieuse qui se dégageait de Jareth. C’était le genre d’attitude qu’il avait du mal à supporter.

    D’ailleurs, Elwin s’était longtemps posé la question si le peintre avait voulu donner ce charisme à son modèle où qui si cela reflétait réellement la personne. Maintenant qu’il l’avait devant les yeux, il avait la réponse.

    C’était bien sa veine. Il fallait qu’il tombe sur un membre de la famille royale et qui plus est le jeune prince… Pour une première rencontre il allait sûrement passer soit pour quelqu’un d’étourdi qui a perdu son groupe, soit un neuneu pas capable de suivre. Tant pis, ce n’était pas comme si ce que les gens pensaient de lui l’intéressait. Cependant, il n’avait pas très envie qu’on pense que le reste de la famille royale était comme cela. Heureusement pour lui, son attitude, malgré ses vêtements luxueux, ne laissait rien paraître, et au premier regard il était difficile de connaître son rang et son appartenance à la plus haute noblesse.

    « Excusez moi, je me suis quelque peu égaré. Sauriez-vous, par hasard, où se trouvent les quartiers réservés pour la délégation venue de Aridak? » Demanda-t-il le plus poliment qu’il pouvait afin d’éviter un incident diplomatique dès sa première rencontre avec un habitant de Meriil.
    Azili
    http://azili-imaginarium.tumblr.com/
    Revenir en haut Aller en bas
    Taahoma
    Mages Erudits
    Taahoma
    Taahoma
    Messages : 1343
    Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
    Mages Erudits
    13/03/16, 01:01 am
    Un sourire éclaira immédiatement le visage d’Oshen alors qu’il contemplait le nouveau venu. Il ne l’avait jamais vu ici avant et vu ce qu’il cherchait, il faisait surement partie du troupeau venu tout droit du désert. Réfléchissant aussi loin que possible dans sa mémoire, le conseiller tenta vainement de se rappeler où il avait déjà vu ces cheveux blancs.

    « Tiens donc, » fit-il après un moment de réflexion. En oubliant un peu sa position et d’ailleurs s’en fichant totalement, il posa son coude sur l’épaule de son prince. « Tu t’es perdu ? Comment cela se fait-il ? » Ne pensant pas le moins du monde que le jeune homme devant lui pouvait alors être une des têtes importantes de la fameuse délégation, Oshen ne surveillait pas son langage.

    « Oshen, un peu de tenue ! » gronda doucement Jareth. Peu importe qui que ce fut, il pouvait très bien colporter ce qu’il avait vu. Et Jareth ne tenait pas à perdre son image de magnifique prince. Mais Oshen ne fit que lui sourire en retour.

    Croisant les bras, il se retira alors comme appuie pour son conseiller et s’approcha d’Elwin. Il était intrigué, il n’était pas commun pour lui de voir ce genre de couleur de cheveux. Normalement, le blanc était une couleur récurrente pour les pelages d’animaux de froid pour se tapir dans la neige, la sélection naturelle avait fait sa loi. Jareth fronça les sourcils en se remémorant une vieille histoire qu’on lui contait quand il était jeune mais se reprit bien vite, ce jeune homme venait d’Aridak, et ce n’était pas le plus froid pays. Tout à sa réflexion, il avait attrapé un des mèches de l’invité.

    Oshen toussa.

    « Mon prince, un peu de tenue ! » se moqua-t-il.

    Jareth lui lança un regard noir en lâchant les mèches claires et cachant son embarras.
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Azili
    Mages Erudits
    Azili
    Azili
    Messages : 2011
    Localisation : Derrière toi~
    Mages Erudits
    13/03/16, 01:11 am
    Elwin fut surpris d’entendre un ton aussi familier dans la bouche d’une personne appartenant à la noblesse. Soit le dialecte des habitants de Lione était assez particulier, soit ce jeune homme l’avait pris pour un domestique. Après tout, c’était plutôt légitime de sa part. Le jeune prince n’avait pas vraiment l’attitude d’une personne de sang royal et puis, que son interlocuteur ignorait certainement les emblèmes et symboles sur son manteau qui informait sur son rang.

    Pourtant, l’écusson brodé sur sa poitrine représentant une étoile rouge, symbole de la royauté à Aridak, et d’une couronne au dessus de celle-ci signifiait que non seulement il appartenait à la famille royale mais aussi qu’il faisait partie des têtes couronnées. Cette étoile était pourtant reconnaissable avec son design particulier. On la retrouvait pourtant sur le drapeau national.
    Ce blason sur son manteau le différenciait des autres, un œil aguerri aurait remarqué ce symbole et déduit que le jeune homme qui se trouvait devant eux n’était autre qu’un prince.

    Si effectivement cet Oshen le prenait pour un domestique, Elwin n’enviait pas les serviteurs de ce château. Ce n’était pas vraiment une manière de s’adresser à quelqu’un même si celui-ci appartenait à un rang inférieur. Ou bien, était-il seulement impoli avec les étrangers. Si c’était le cas, la mission diplomatique s’annonçait difficile.
    Cependant, intérieurement le jeune prince trouvait la situation très comique. Il se demandait quelle tête Oshen - qui avait l'air si sûr de lui - ferait en apprenant que ces paroles auraient pu déclencher un incident diplomatique s’il n’avait pas eu la chance de se retrouver en face d'Elwin. Un scandale aurait certainement éclaté si cela avait été Arim à sa place. Heureusement pour lui, le stratège aimait se divertir et ne perdait pas une occasion de s’amuser avec les gens. Lui qui pensait s’ennuyer pendant ce voyage, cette situation tombait plutôt bien. S’il le prenait pour un page, et bien il allait jouer le jeu. Et puis, si jamais les choses tournaient mal, il pouvait toujours rappeler au jeune homme le ton avec lequel il s’était adressé en premier.


    « Je dois dire que le château et plutôt vaste, et malheureusement il m’a suffi d’une minute d’inattention pour perdre mes compatriotes. » Répondit-il, toujours sur le même ton et en continuant son rôle de domestique.

    Cependant, il fut une nouvelle fois surpris, mais cette fois-ci par le geste de Jareth. Déjà qu’il doutait des coutumes des gens de Meriil, là ils avaient des mœurs plus que douteuses. Qu’est-ce que ses cheveux avaient de si particuliers? D'accord, il était un des rares dans sa lignée à avoir cette couleur, mais cela avait toujours été comme ça, et personne ne le traitait différemment à cause de ça. Elwin commençait à se poser tout un tas de questions au sujet des gens d'ici. Il se sentait d’ailleurs plutôt gêné. Il avait l’impression que ses cheveux étaient examinés à la loupe. Être observé ainsi était une des choses qu’il détestait le plus.

    Le prince était-il seulement intrigué par ses cheveux, qui soit dit en passant étaient tout ce qu’il y avait de plus normal pour lui, ou bien aimait-il fricoter avec les domestiques et ce geste était une entrée en matière?
    Mais à en juger par la moquerie du dénommé Oshen, le geste déplacé du prince n’avait rien de normal.
    Curieux ces gens… Elvwin sentait qu’il allait bien s’amuser parmi eux et pour la première fois il ne regrettait pas d’avoir parcouru autant de kilomètres. Le séjour s’annonçait intéressant.

    « Puis-je faire quelque chose pour vous? » Demanda-t-il à Elwin, en faisant référence à son geste plutôt déplacé, sur un ton faussement intrigué.

    En l'espace de quelques minutes, les habitants de Lione avaient frôlé deux incidents diplomatiques.
    Azili
    http://azili-imaginarium.tumblr.com/
    Revenir en haut Aller en bas
    Taahoma
    Mages Erudits
    Taahoma
    Taahoma
    Messages : 1343
    Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
    Mages Erudits
    13/03/16, 03:25 am
    En effet, comme son conseiller, le prince n’avait pas même aperçu l’écusson. Sinon nul doute qu’il aurait compris à qui il avait affaire. Mais à la simple attitude du jeune étranger, Jareth ne se préoccupait pas de savoir son rang : il n’était certainement pas prince.

    Comment dire cela ? Il n’avait pas cette prestance qui le suivait comme celle qu’il avait lui. Et non plus cet air sur son visage qui suffisait à reconnaître l’élite d’un pays. Alors ni Oshen ni lui ne s’étaient dit qu’il était possible qu’il appartînt à la noblesse d’Aridak. Un prince ou un roi devaient montrer son rang et non feindre ce qu’ils n’étaient pas. Ils n’avaient donc que peu à faire de leur politesse envers ce qui devait être un simple domestique.

    Mais comment aurait-il pu savoir alors que les seules têtes qu’il connaissait de la famille royale étaient celle de la lignée directe ? Les données n’étaient manifestement pas assez explicites sur les membres de la royauté d'un tel pays.

    « Pourtant avec tout ce tumulte, il n’aurait pas été difficile de retrouver sa route, » soupira Jareth en retrouvant l’attention sur ses propres vêtements. Il ignora la question d’Elwin qui ne devait être là que pour la politesse. Il tira légèrement sur le col de sa veste pour la remettre correctement en place. « Très bien, de toute façon, je dois m’y rendre. Suis-nous. »

    Oshen profita du moment d’inattention de son prince pour l’aider à arranger son vêtement. Jareth le repoussa rapidement d’un geste de la main et le foudroya du regard. Il avait toujours des comptes à régler avec lui et la venue de l’opportun d’Aridak ne l’avait aidé qu’à reporter la correction qu’il avait à donner.

    « Au fait Jareth, et Jiro ? » s’enquit soudainement le conseiller en doublant de quelques pas son prince.

    « Riban va nous le ramener. Il devrait arriver sous peu. »

    Et comme il l’avait prédit, un colosse humain se détacha d’un sombre couloir pour venir vers le maître des lieux, tenant négligemment une personne sur son épaule dont la tête blonde pendait sur le côté. A première vue, n’importe qui aurait pu penser que le jeune blond était mort.
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Azili
    Mages Erudits
    Azili
    Azili
    Messages : 2011
    Localisation : Derrière toi~
    Mages Erudits
    13/03/16, 12:06 pm
    Une chance pour le jeune homme que le prince n’ait toujours pas remarqué son blason sur sa poitrine. Cependant, s’il voulait continuer sa petite farce il ne valait mieux ne pas tenter le diable et faire attention à ce qu’aucun des deux ne le voit.

    Le jeune prince de Aridak ignora la réplique de son homolgue. Maintenant il était sûr, il passait pour un imbécile auprès de la famille royale pour s’être perdu dans le château. Et il devait avouer que cela l’agaçait un peu. Il n’aimait guère passer pour un neuneu. N’importe qui d’étranger à cette demeure se serait égaré. Il faisait son fier mais l'auguste Jareth se serait certainement perdu à sa place. Oui, ce prince prétentieux était décidément le genre de personne qui l’énervait.

    Il attendit qu’il détourne le regard pour déboutonner discrètement le haut de son manteau afin de rabattre les pans de celui-ci sur sa poitrine. Maintenant, l’écusson était parfaitement caché et ni Jareth ni Oshen ne pouvaient le voir à présent. D’ailleurs, ces deux là étaient bien trop occupés à se chamailler.

    Elwin se demandait quel genre de relation les deux jeunes hommes pouvaient-ils avoir. Étaient-ils d’anciens amants, pour que le prince réagisse ainsi aux petites attentions de son compatriote ? Ou bien ce dernier tentait en vain de séduire le jeune et majestueux prince ? Oshen faisait-il cela tout simplement pour taquiner Jareth ? En tout cas, Elwin devait avouer que les réactions du prince étaient plutôt amusantes, cela donnait même envie de le titiller à son tour. Il n’allait certainement pas arrêter la plaisanterie de si tôt. Oh que non !

    Le jeune prince d'Aridak s’inclina poliment en guise de réponse quand Jareth lui lança un coup d’œil pour lui indiquer de le suivre. Il lui emboîta le pas en silence. Les deux jeunes hommes semblaient totalement l’ignorer et faire comme si de rien n’était. Même s’ils le prendraient pour un domestique, ce n’était pas la peine de le traiter aussi. Ils auraient pu avoir un plus de considération pour un étranger ayant parcouru tant de kilomètres.

    Pendant que les deux autochtones oubliaient sa présence, Elwin en profita pour les observer plus attentivement et surtout écouter leur propos. C’était une chance pour lui au final que les deux jeunes hommes se soient mépris sur son compte. Il allait pouvoir en apprendre bien plus comme cela. Ils se monteraient sous leur véritable visage et non sous un masque hypocrite pour réussir la mission diplomatique. Le prince avait un argument de poids à donner à son conseiller lorsque Wido apprendrait ses petites farces. Il savait que celui là allait désespérer et certainement même lui crier dessus. Il fallait dire que le stratège n’avait pas perdu de temps pour se moquer des autres. Cette situation était un atout considérable pour son pays, et puis le jeune prince n’avait qu’à prétendre pour sa défense que c’était Jareth qui s’était trompé et non lui qui l’avait trompé.

    En les écoutant, il se demandait bien qui pouvait être ce fameux Jiro et ce dénommé Riban. Ils marchèrent un petit moment mais le stratège n’eut pas longtemps à se poser la question.

    Il sursauta en voyant approcher une immense silhouette à forme humaine. Était-ce donc ça le fameux Riban? Plutôt effrayant ! Elwin n’arrivait pas à savoir si le paquet qu’il transportait était vivant ou mort. Un frisson glacé lui traversa tout le corps à l’idée qu’il se trouvait à côté d’un homme de main chargé d’exterminer les éléments gêneur. Cependant, le regard du jeune homme était comme vide et inexpressif. Rien à voir avec celui d’un tuteur. Curieusement, il ressemblait à un enfant innocent, ce qui contrastait fortement avec son physique. Après avoir attentivement examiné le colosse, le prince à la chevelure de neige s’attarda sur ce que celui-ci portait et pu constater que la masse respirait encore. Il devait simplement être assommé ou dormir.

    Il ne savait pas combien de temps ils avaient marché avant que l’armoire à glace ne les retrouve, mais à présent ils se trouvaient non loin d’une pièce où on pouvait entendre des éclats de voix s’échapper. Elwin reconnut ce timbre et il était près à mettre sa main à couper pour parier qu’il s’agissait de son conseiller. Il compatit sur le sort de la pauvre personne qui subissait ses humeurs par sa faute.

    Soudain la porte s’ouvrir et on pu entendre une voix froide qui retenait sa colère déclarer :

    « … et ne revient pas sans l’avoir trouvé. Tu es son page après tout, tu devrais être comme son ombre

    Un jeune homme aux couleurs d'ridak sortit à reculons et exécutant quelques pirouettes de politesses. La porte se referma violemment et lui manqua de lui couper le nez. Le domestique se releva en pestant. Visiblement, il n’appréciait guère le savon qu’il venait de se prendre. Elwin reconnu au loin Oldarik, son page personnel. Le pauvre, il en avait vu des vertes et des pas mûres par sa faute, et une fois de plus il venait de trinquer à sa place.

    Attiré par le mouvement au fond du couloir, Oldarik s’approcha du groupe qui s’y trouvait. Il ne mit pas longtemps avant de reconnaître la silhouette de son maître.

    « Aaah prin… » commença-t-il avnat il s’arrêta brusquement en apercevant le signe que son prince faisait. Celui-ci avait levé son index gauche devant ses lèvres pour lui ordonner de se taire. Le sourire sournois qu’affichait son maître ne le rassura point. Il connaissait ce sourire, et même trop bien. Cela ne présageait rien de bon. Ne sachant quoi faire, le page s’était immobilisé, attendant les ordres de son prince.

    Elwin dépassa Jareth et Oshen puis il se tourna vers eux.

    « Je vous remercie de m’avoir conduit jusqu’à mes compatriotes, cher prince. » dit-il en exécutant une petite courbette. En se relevant, ses yeux pétillaient étrangement et un sourire en coin illuminait son visage. Dans ce moment là il dégageait quelque chose de majestueux qui révélait sa beauté mais il y avait également quelque chose de machiavélique dans son regard.

    Oldarik ne comprenait pas bien la situation. Il était resté bouche bée en apprenant que la personne qui se trouvait devant lui était le célèbre prince de Lione. Et pourquoi son maître se comportait-t-il comme un domestique ? Qu’avait-il derrière la tête ? Cela l’effrayait un peu.

    « Veuillez excuser l’impolitesse de mon jeune apprenti. Il a encore beaucoup à apprendre. Il n’a pas l’habitude de se retrouver devant quelqu’un d’aussi important, » ajouta le stratège pour flatter l’ego de Jareth.

    « A présent, veuillez m’excuser, je vais prendre congé. » finit-il par dire en s’inclinant une dernière fois avant de tourner les talons et de rejoindre son page qui avait toujours la bouche grande ouverte.

    Une fois à sa hauteur il lui ébouriffa gentiment ses cheveux avant de l’entraîner vers la porte qui s’était refermé quelques secondes plus tôt.
    Oldarik était resté silencieux mais un million de questions bouillonnaient dans son cerveau. Il savait que tôt ou tard son maître lui donnerait une explication, ne serait ce que pour les ordres à suivre.
    Le stratège prit une grande inspiration avant d'ouvrir la porte et de s’engouffrer dans la pièce. Il allait devoir affronter une violente tempête et n’allait sûrement pas se laisser faire.
    Azili
    http://azili-imaginarium.tumblr.com/
    Revenir en haut Aller en bas
    Taahoma
    Mages Erudits
    Taahoma
    Taahoma
    Messages : 1343
    Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
    Mages Erudits
    14/03/16, 05:08 am
    « Avant de voir tes invités, il faut que je te dise quelque chose, » poursuivit Oshen après avoir considéré Riban d’un œil mauvais.

    Il n’aimait jamais trop quand il était là après tout. Le colosse était comme LE garde du corps personnel du prince.
    Au moindre mauvais mouvement, à chaque geste déplacé et à quiconque touchait son maître, il attrapait le bras et fixait d’un regard sombre le malheureux, se retenant de lui casser le membre. C’était une bête dont le pouvoir était à la seule disposition de Jareth. Oshen n’avait d’ailleurs jamais vu le roi ordonner quoique ce fut à Riban, du moins tant que le prince était dans les parages.

    « Le roi étant occu- » tenta de continuer Oshen mais Jareth le fit taire.

    Ce n’était pas le moment. Ils arrivaient tout juste vers la salle recherchée quand la porte fut violement ouverte et un garçon en fut éjecté non sans douceur. Le prince resta perplexe en découvrant ainsi un autre venu d’Aridak. C’était une bien étrange façon de se comporter mais soit, les us et coutumes des autres pays ne le regardaient pas vraiment quand il était chez lui.

    Il considéra sa tenue vestimentaire rapidement d’un œil critique. Il lui semblait qu’au moins, ses domestiques étaient un peu plus gâtés. Il fallait dire que Jareth aimait bien prendre soin de ceux qui l’entouraient. Le chef de l’armée le critiquait d’ailleurs beaucoup dessus. Il « abusait de ses richesses pour des choses futiles », d’après lui.

    Il regarda Elwin les devancer vers le page.

    « Ravi de t’avoir aidé, » répondit Jareth en jugeant les étincelles qui faisaient briller les prunelles du jeune homme devant lui. Quelque chose là-dedans le rendait mal à l’aise. Un rictus prit place à la place d’un sourire plus sincère. Vraiment, quelque chose de louche dedans, trouvait-il.

    Il excusa Oldarik, ne comprenant pas son air ahuri alors qu’il regardait l’autre domestique. C’était comme s’il refoulait des gestes qu’il devrait habituellement faire : il semblait à Jareth qu’il avait le visage crispé.

    Il s’apprêta à suivre Elwin dans la pièce quand une main sur son épaule l’arrêta. Le prince se retourna et fit face à Oshen. Contrairement à ce à quoi il s’attendait, il n’avait pas de lueur maligne dans ses yeux, ni de sourire espiègle sur son visage. Jareth aurait peut-être préféré l’inverse. Cela voulait dire que ce qu’il devait dire était important. Il était vrai que plus tôt, il le lui avait dit.

    D’un geste de main, il demanda à Riban de réveiller Jiro, ce que la bête fit d’un coup d’épaule. Le blond se réveilla doucement, se frottant son visage endormi. Il bailla, s’étira.

    « Jiro, rejoins les autres et accueille tout le monde comme je t’ai demandé de le faire, » dicta le futur roi sans se tourner vers le blond.

    Celui-ci se gratta la tête et soupira. A peine réveillé qu’il se devait déjà de travailler, la barbe.

    « Et ne proteste pas ! »

    Jiro rentra la tête dans les épaules en sentant le ton légèrement froid du prince. Apparemment, il lui en voulait de ne pas avoir été là pour réceptionner correctement le cortège. Alors sans prononcer un mot et s’autorisant un dernier bâillement, il pénétra dans la pièce, suivi de Riban qui reçut pour ordre de surveiller les erreurs du jeune homme.

    Jareth put se concentrer entièrement sur son conseiller qui se détendait un peu.

    « J’étais venu te chercher pour un petit problème. Le roi t’a confié un travail. Il en a parlé quelque peu avec ton conseiller des armes mais le temps manque et on ne peut pas se permettre de faire attendre plus longtemps les invités, » expliqua Oshen, l’air sérieux. « Retrouve-le dans la petite salle, il t’expliquera tout clairement. Tu dois te dispenser de recevoir les invités » ajouta-t-il.

    La dernière phrase sembla faire tiquer le prince. Lui qui voulait faire bonne figure, il ne pourrait pas, cela amusa Oshen.
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Azili
    Mages Erudits
    Azili
    Azili
    Messages : 2011
    Localisation : Derrière toi~
    Mages Erudits
    26/03/16, 03:06 pm
    Il redoutait un peu ce qui l’attendait derrière cette porte. Il savait ce à quoi il aurait droit, et les serments de Wido l’excédaient au plus au point. Il allait encore passer un moment ennuyant. Sournoisement, il avait poussé devant lui son suivant dans la pièce. Ainsi, si des objets devaient voler il ne serait pas dans la ligne de mire. Il pauvre Oldarik n’eut pas le temps de comprendre ce qui se passait, qu’à peine dans la chambre le conseiller lui tomba dessus en criant. Intérieurement, le jeune homme maudissait son prince pour ce sale tour.

    «Oldarik! Je t’avais pourtant dit de ne revenir… » vociféra-t-il sans finir sa phrase. Il venait d’apercevoir une touffe blanche derrière le jeune domestique.

    « Elwin! » lâcha-t-il en serrant les dents. Son ton avait changé. Il essayait de contenir sa colère.

    Après tout, même si le prince était complètement irresponsable et le faisait tourner en bourrique, il n’en oubliait pas moins son rôle. Il était très pointilleux sur les bonnes manières et les statuts hiérarchiques. D’ailleurs, cette situation le frustrait. Plusieurs fois il avait voulu déferler sa colère sur Elwin. Cependant, il pouvait admettre que grâce à lui, il avait des nerfs d’acier à présent. Fréquenter le jeune homme à la chevelure blanche lui avait permis de contrôler ses émotions et de les contenir. Mais, il arrivait de craquer et de ne plus pouvoir les brider, et aujourd’hui en était le parfait exemple. Le stress et la fatigue du voyage étaient les principales causes de son comportement.

    « Je peux savoir où tu étais? Tu as quoi dans la tête? Te rends-tu comptes un peu de l’importance de cette mission? Ou bien tu es beaucoup trop égoïste pour te soucier de ton peuple… » commença-t-il, mais il fut rapidement interrompu par son prince.

    « Et blablabla, » lança-t-il pour provoquer son conseiller. Celui-ci lui lança un regard noir assassin et s’apprêta à répliquer. Mais Elwin ne lui en laissa pas le temps et prit de court en ajoutant:

    « Je sais très bien ce que je fais. Ne me prend pas pour un idiot. Tu oublies qu’en plus d’être le prince d'Aridak j’en suis le stratège. Et ne me parle pas de mon peuple, tu sais également ce qu’il en est à ce sujet, » répliqua-t-il violemment. Wido savait très bien l’importance que son peuple avait aux yeux de son prince, à plusieurs reprises il l’avait même protégé grâce à ses stratégies. Cet attachement au peuple était un point commun qu’il partageait avec son cousin, le roi. D’ailleurs, c’est pour cette raison que Gerlwad l’avait envoyé en mission à Meriil. Il savait qu’il pouvait lui faire confiance malgré ses méthodes plus que douteuses, jamais il ne mettrait la population de son royaume en danger.

    « Sur ce, je vais me rafraîchir et me changer avant de rencontrer le roi. Je ne peux pas me présenter dans cette tenue devant la cour, » finit-il par dire pour se moquer de Wido.

    « Oldarik, viens et apporte moi mes affaires. » dit-il sur un ton normal.

    Le dit Oldarik hésita un instant à le suivre. Tétanisé par la scène qui venait de se dérouler devant ses yeux il ne savait pas trop quoi faire. Dans ce genre de situation il avait envie de se faire le plus petit possible. Même si l’échange avait été bref, il n’en avait pas été moins glacial et violent. Cependant, ce n’était rien comparé aux disputes entre Elwin et Arim.

    Après quelques secondes, Oldarik s’exécuta. Il montra rapidement où Elwin pouvait se rafraîchir le visage dans la suite qu’ils leur avaient été accordée. Pendant que le jeune se lavait, il alla chercher des vêtements plus appropriés.

    Wido n’avait rien ajouté de plus. Il s’était contenté de serrer les dents et les poings. Si seulement Elwin n’était pas un prince…
    Il s’installa sur l’un des luxueux fauteuils de la pièce et commença à rédiger quelques notes sur un journal de bord. Il avait pris l’habitude de tout noter, et ce dans les moindres détails ce qui pouvaient être intéressants. De plus, cette rédaction était un moyen de calmer ses nerfs. Et puis, rim et le roi pourraient être au courant des facéties du stratège.
    Azili
    http://azili-imaginarium.tumblr.com/
    Revenir en haut Aller en bas
    Taahoma
    Mages Erudits
    Taahoma
    Taahoma
    Messages : 1343
    Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
    Mages Erudits
    04/04/16, 08:01 am
    « Tu en as mis du temps, Jareth ! »

    « Un peu de respect, plaît-il ! »

    Le prince entra dans une pièce emprisonnée dans la pénombre. Une chaleur épouvantable régnait malgré la température extérieure plus basse que basse. Cet endroit devait surement être le plus chauffé de tout le château. Et pour dire, volets et fenêtres étaient fermés (pour laisser à l’espace une atmosphère de confidence) et les murs étaient tapissés de tissus épais (surtout pour étouffer tous bruits : quelqu’un aurait crié que nul ne l’aurait entendu). Une simple bougie éclairait le tout, négligemment posée sur une table. On pouvait apercevoir quelqu’un assis à côté, penché sur ce qui semblait être une lettre. A côté de lui non loin d’une chaise vide, un autre jeune homme attendait.

    Jareth s’approcha et s’installa tel le maître des lieux l’aurait fait – en l’occurrence, lui.

    « Bon, on m’a dit que tu avais besoin de mes conseils, Balvin, » annonça-t-il en croisant les jambes, prenant ses aises. « Te rends-tu compte que cela me fait rater la rencontre avec la royauté d’Aridak ? »

    Le fameux Balvin allait répliquer, apparemment énervé, mais un autre intervint à sa place, d’une toute petite voix plaintive, comme pour calmer la tension qui montait dans ce petit endroit et dont il n’avait aucune envie d’en recevoir les frais.

    « C’est le Roi qui vous a demandé de venir, mon Prince, » s’excusa-t-il alors. « Sa Majesté ne peut pas se permettre de les faire attendre trop longtemps. Nous avons tenté notre possible pour trouver une solution efficace et rapide sur ce problème mais Il n’a rien voulu entendre et vous a donné la responsabilité de l’affaire. Nous sommes désolés ! »

    Accompagnant ses mots, le jeune homme appuya un regard légèrement courroucé à Balvin pour qu’il l’aide un peu. Mais ce dernier ne fit que soupirer bruyamment et tendre la missive à son prince qui s’en saisit sans un mot. Il la parcourut rapidement et son visage devint plus blanc qu’il ne l’était déjà.

    « Une guerre ? Le Roi veut me laisser gérer une guerre ? » articula-t-il en revenant sur les mots les plus importants. « Je croyais qu’ils avaient signé un traité de paix il y a peu ? »

    « Il ne s’agissait que d’un mensonge pour nous obliger à nous relâcher un peu, je pense. Pour preuve… », dit Balvin en désignant de la main la présente lettre. Il s’accouda à la table et s’appuya sur sa main gauche dont les doigts allèrent chatouiller la cicatrice en forme de croix de sa joue. « Le pays voisin a été attaqué, on ne peut pas se permettre de le leur laisser sous contrôle vu nos relations commerciales. »

    Se mordant l’ongle du pouce, Jareth relut encore une fois la lettre. Cette histoire était gênante. Ces nouveaux envahisseurs allaient être difficiles à arrêter. Mais en plus des usuelles descriptions que l’on faisait d’eux (des monstres effrayants et sanguinaires), voilà que les attaques se multipliaient et que maintenant, la royauté voisine était neutralisée. Meriil, la capitale de Lione, était vraiment proche de la frontière du pays de cet arrogant de Milo après tout…
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Azili
    Mages Erudits
    Azili
    Azili
    Messages : 2011
    Localisation : Derrière toi~
    Mages Erudits
    07/04/16, 10:47 pm
    Elwin observa la pièce annexée où son page l’avait amené. Cette salle n’était autre qu’une luxueuse salle de bain. Nul doute, les habitants de Meriil savaient recevoir.

    Le prince n’avait au départ pour but que de se rafraîchir le visage, mais en voyant la baignoire devant lui, ses plans changèrent. Le voyage avait été long et éprouvant. Depuis la moitié du trajet il ne rêvait que d’un bon bain pour se détendre et surtout se réchauffer. Les dieux l’avaient écouté et exaucé son souhait. Un sourire se dessina sur ses lèvres, tandis qu’il ouvrit les valves. Se plonger dans de l’eau chaude lui ferait le plus grand bien.

    Sans attendre que le bain se remplisse un peu, le jeune homme se déshabilla. Cette opération mit plus de temps qu’il ne l’avait imaginé. Il fallait dire qu’il avait oublié qu’il portait plusieurs couches de vêtements. Et une fois débarrassé de tout cela, il s’installa enfin dans la baignoire. Il lâcha un soupir de contentement quand la peau entra en contact avec le liquide brûlant. Il s’allongea complètement et se détendit en oubliant presque que le temps était compté avant la rencontre avec leur hôte. Il ferma les yeux afin de mieux profiter de l’instant, mais sans qu’il s’en rende compte, le prince s’endormit.

    Oldarik frappa timidement à la porte de la salle de bain. Aucune réponse. Toqua une deuxième fois, mais cette fois-ci plus franchement. Son prince ne donnait toujours aucun signe de vie. Le jeune domestique lança un regard en coin au conseiller de son royaume. Celui-ci semblait débordé par ses notes et ne se préoccupait pas de ce que pouvait bien faire son petit protégé dont il avait la garde. Il prit une grande inspiration avant de taper une troisième fois. Il espérait qu'Elwin allait répondre rapidement avant que Wido ne s’en mêle. Si celui-ci intervenait, une nouvelle dispute allait certainement éclater.
    Il jeta un dernier regard à ce dernier et ouvrit doucement la porte.

    « Mon prince… » appela-t-il doucement en passant la tête dans l’ouverture de porte.

    Toujours aucune réponse. Rapidement, il constata que son maître s’était assoupit dans son bain. Sans paraître suspect, et surtout pour ne pas alarmer le conseiller d'Aridak sur la désinvolture de son prince, il se glissa à l’intérieur de la pièce avec les vêtements et referma brusquement la porte.

    « Mon prince… » dit-il en secouant légèrement l’intéressé. On pouvait sentir la crainte dans sa voix. Pour avoir déjà réveillé Elwin, il savait à quel point celui-ci pouvait être désagréable au réveil. Cependant, il lui arrivait être tout à fait correct parfois et par chance pour son page, aujourd’hui était un jour où il était bien luné.

    « Mhmmm… » grommela le jeune homme à moitié endormi. Il entrouvrit les yeux pour voir qui avait troublé son repos. Très vite il reprit ses esprits et se redressa rapidement dans la baignoire.

    « Cela fait combien de temps que je macère dans mon bain? » questionna-t-il. Sa voix était encore un peu endormie.

    « Pas assez longtemps pour Wido s’en rende compte, » le rassura Oldarik en lui tendant une serviette. « Cependant, vous feriez mieux de vous dépêcher de vous préparer. »

    Le prince se contenta d’acquiescer et s’exécuta. Son page l’aida à s’habiller pour éviter de perdre trop de temps, et très vite, le prince fût prêt. Il ressemblait davantage à quelqu’un de noble avec ses vêtements. Le jeune homme n’aimait pas trop porter ce genre d’affaires pour les rencontres officielles. Il fallait dire que les vêtements n’étaient pas des plus confortables. Leur élégance et la luxurieuse décoration étaient là pour évaluer la richesse du royaume. Ils avaient été confectionnés avec les plus riches matériaux qu’on pouvait trouver.

    Le prince sortit enfin de la salle de bain. A ce moment là, Wido releva la tête de ses notes pour aller inspecter la tenue du jeune homme. Il ne tolérerait aucune négligence.

    Tout semblait parfait, de la cravate blanche en jabot noué correctement en passant par la chemise couleur neige bordée de fil d’or sans aucun faux pli au pantalon noir sans accro. Wido regarda le manteau noir biaisé de rouge et doublé d’un somptueux tissu moiré de couleur or a motifs en spiral, qui descendait jusqu‘aux chevilles. On retrouvait d’ailleurs cette même étoffe aux extrémités des manches. Elwin avait choisi de ne pas le fermer pour laisser apparaître ce même tissu aux battants du col. Sa redingote était cintrée et fendue sur les côtés, afin que derrière, jusqu’à la taille, elles aussi biaisé de rouge. Ces ouvertures étaient fermées par cinq boutons de coton à la chinoise au niveau de la taille et des cuisses. Ceux-ci permettaient à la personne d’agrandir cette ouverture à leur guise pour plus de confond. Des boutons de manchettes en or massif gravés à l’emblème d'Aridak, ornaient cette veste. On retrouvait également le même symbole sur les boutons en ivoire de la chemise.

    Wido, habillait de la même manière mais en beaucoup moins scintillant, se recula de quelques pas pour jeter un dernier regard sur l’ensemble pour être sur qu’aucuns détails ne lui avait échappé. Une fois la vérification termina, il se tourna vers un petit coffret et en sorti une magnifique couronne d’or. Celle-ci était plutôt simple et pas très épaisse. Après tout, Elwin n’était qu’un prince et non un roi. La couronne était sertie de rubis et d’obsidienne noire provenant du volcan qui se situait au sud d'Aridak. Le conseiller, satisfait, déposa délicatement la tiare sur la tête du jeune homme à la chevelure blanche.

    « Bien, tout semble parfait. Allons y ou nous allons les faire attendre. » Annonça-t-il un petit sourire.

    Le prince, en revanche, affichait une toute autre mine. Il ne cachait pas son ennui profond et était dénué d’enthousiasme, et cela pour deux raisons. La première était qui détestait toujours autant ce genre de cérémonie officielle qui le barbait, et la deuxième raisons n’était autre qui venait de se rentre compte que sa petite farce, la seule chose qu’il avait apprécié depuis son départ, allait prendre fin dans quelque instant quand il serait présentait en tant qu’héritier d'Aridak devant le prince de Meriil. Il lâcha un long soupire d’ennui, ce qui lui valut un regard réprobateur de la part de Wido.

    Puis, sans un mot, la délégation sortie de ses quartiers. Deux domestiques de Lione les attendaient pour les conduire à la salle d’audience.

    Pendant tout le trajet, Elwin arborait une mine de déterrer et n’arrêtait pas de soupirer. Le conseiller, quant à lui, restait d’un calme olympien face à l’attitude de son prince. Olaf et le reste des Aridakiens serraient les dents derrière en silence, redoutant le moindre querelle entre leurs deux supérieurs.

    Ce n’est qu’arrivé devant la porte de la salle d’audience, pendant que les deux serviteurs annonçaient à leur roi la délégation étrangère, que le conseiller rompit le silence en s’approchant du stratège de son royaume.

    « Tu ne voudrais pas faire préjudice à Gerwald, n’est-ce pas? » Chuchota-t-il à voix basse en souriant sournoisement.

    Pour toute réponse, Elwin lui lança un regardant tranchant, avant de rentrer dans la pièce. Son expression avait totalement changée en l’espace d’un instant, et le stratège jouait son rôle de parfait petit prince modèle. Il exécuta les pirouettes d’usage devant toute la noblesse de Lione. Il scruta discrètement les visages des personnes devant lui. Une lueur étincelante alluma ses yeux quand il constata que ni Jareth, ni le dénommé Oshen ne se trouvaient dans la salle. Le jeu allait donc pouvoir continuer encore un peu, pour son plus grand plaisir.
    Azili
    http://azili-imaginarium.tumblr.com/
    Revenir en haut Aller en bas
    Taahoma
    Mages Erudits
    Taahoma
    Taahoma
    Messages : 1343
    Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
    Mages Erudits
    11/04/16, 06:44 am
    Voilà plusieurs dizaines de minutes que Jareth se devait de réfléchir à un plan. Il en proposait certains qu’il abandonnait pour d'autres et tentait de corriger les défauts que lui proposaient Balvin. Coincé dans la petite pièce étouffante, il naviguait entre le cahier que le haut gradé lui avait donné et la mappemonde nouvellement accrochée au mur. Ils avaient tracés en rouge le présumé chemin qu'avait fait les ennemis du pays de Val’gah et coloriés les terres occupés. Une énorme tâche couvrait la gauche du pays de Lione : le pays voisin de Droftt était dorénavant complètement sous emprise.

    Le roi lui avait expressément demandé qu’il s’occupe de cette affaire et propose une quelconque tactique pour contrer ces nouveaux envahisseurs. Mais que faire quand on avait autre chose à penser ? On mettait en épreuve sa capacité à faire plusieurs choses importantes à la fois, et il y réussissait assez moyennement.

    « Ah, j’en ai marre ! »

    Heureusement que Balvin Selagan, son jeune sous-chef des armées, était là pour…

    « Ces Val’giens, j’étais sûr qu’ils nous causeraient des emmerdes ! Un traité de paix ? Mon cul ! »

    Pour râler.

    « Balvin, calme-toi. Tu ne nous aides pas, » tempéra le prince s’appuyant la tête sur une main.

    Il leva les yeux jusqu’à l’horloge et constata avec énervement que la séance de la principauté d’Aridak avec le roi avait commencé depuis un bon moment déjà. Cela n’améliorait pas son état de stress. Il aurait préféré assurer une alliance qu'une victoire de guerre dont les conséquences prévues n'étaient pas pour le meilleur du pays. Mais c’était son devoir, alors il le ferait correctement. Alors qu’il regardait une dernière fois les notes qu’il avait sous les yeux, il fut pris d’un soupir qu’il laissa ouvertement échapper. Il retira ses lunettes et se frotta les yeux. La simple lumière de la bougie le fatiguait. Il ne voyait pas comment faire pour assurer la sécurité de tous et les cris de Balvin toutes les trois minutes n’étaient pas là pour le guider sur la bonne piste.

    La porte s’ouvrit et débarqua l’odeur de la libération. Un souffle frais de l’extérieur lui rafraîchit l’esprit en même temps qu’une inquiétude à propos du bon déroulement de l’entrevue royale. Il ne cessait d'y penser. Oshen s’amenait, petit plateau à la main contenant douceurs et énergisants pour eux piqué à une domestique. Le conseiller posa le tout sur la petite table et prit le cahier de notes des mains de son prince, lui tapotant la tête au passage.

    « Le roi m’a chargé de te dire que ce serait bien de trouver quelque-chose avant la fin de l’accord avec nos invités. Histoire de régler cette affaire le plus rapidement possible, » annonça-t-il.

    « Bien sûr, » railla le chef des armées avec un ton ironique. « Et aussi on organise une petite danse et un exposé de vingt pages sur la vie des bêtes pour Môssieur le roi ? Il nous prend pour des machines ? »

    « Balvin ! » Le ton du prince était sec mais celui à qui il s'adressait ne s’en préoccupa guère.

    « Quoi !? C’est vrai, non ? On nous signale qu’un pays voisin a été complètement assiégé par des saletés de menteurs ! S’ils ont réussi à prendre possession de ce pays de carpettes – il ignora l’intervention maladroite de son adjoint lui signalant que la spécialité de ce pays était le textile et non pas les tapis en particulier – c’est qu’ils sont assez dangereux non ? Nul n’ignore que Milo un très bon stratège et qu’il faut être complètement barge pour s’en approcher… OR ces sous-merdes ont réussi à le vaincre. Et face à ça, il faudrait qu’on trouve une parade en quelques heures ? Je répète ma question : il nous prend pour des machines ? »

    « Il nous prend pour qui nous sommes, Balvin, c'est-à-dire les défenseurs du pays, » gronda froidement Jareth. Il se releva et se mit face à son militaire. « Ce n’est pas pour rien qu’il nous laisse nous occuper de ça pendant qu’il reçoit les invités avec qui il est plutôt sûr de signer ce contrat d’alliance. Nous pourrons en plus paraître plus crédibles comme alliés si nous débarquons avec un plan déjà sur pieds en signalant cette menace de guerre. Alors arrête de râler et réfléchis ! »

    Le prince soupira et se laissa retomber sur sa chaise. L’adjoint militaire qui était resté silencieux depuis tout ce temps hésita à intervenir auprès de son chef mais se résigna en voyant celui-ci avec un visage crispé. Il comprenait pourquoi il avait perdu son sang-froid : cela faisait quelques jours à peine qu’il rentrait d’une mission pour régler certains conflits non loin de la frontière sud-est, il était épuisé. Mais le voir s’énerver autant devant le prince lui avait donné de grands frissons dans le dos. Heureusement que leur relation avait toujours été basée sur des conflits et des non-respects réciproques.
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Azili
    Mages Erudits
    Azili
    Azili
    Messages : 2011
    Localisation : Derrière toi~
    Mages Erudits
    17/04/16, 04:43 pm
    Elwin s’ennuyait profondément. Le protocole d’usage était vraiment long. Pourquoi fallait-il que les présentations s’éternisent ? Avait-on vraiment besoin de connaître les noms des ascendants jusqu’à la dixième génération? C’était un contrôle d’identité ou quoi? Ils voulaient s’assurer que c’étaient les bonnes personnes? Franchement, c’était se compliquer la vie pour rien…
    Comment son cousin pouvait supporter tout ça? Maintenant, il comprenait un peu mieux pourquoi le roi était souvent épuisé. Toute cette cérémonie d’accueil le fatiguait. Non, il était décidément pas fait pour ce genre de chose et son rôle de stratège lui convenait parfaitement. Il préférait rester dans l’ombre plutôt que de devoir jouer le prince.

    Cependant, il interprétait son rôle de remplaçant à merveille, trompant ainsi tout le monde et même son conseiller. Bien que celui-ci se doutait un peu des pensées profondes de son prince. Personne dans l’assistance n’aurait pu dire que toute cette mascarade de bienvenue le barbait. Il arborait sur son visage un sourire des plus hypocrites et exécutait parfaitement les pirouettes d’usage quand cela était nécessaire. Ses paroles étaient toutes aussi sincères que son expression.

    Le jeune homme à la chevelure blanche sortait des phrases toutes faites et se contentait de réciter un discours appris par chœur quelque temps auparavant. Il n’était guère avare en compliment. S’extasiant sur la magnificence du palais et remerciant l’accueil chaleureux des autochtones. Elwin maniait habilement l’art de la rhétorique et prenait bien soin de ne pas en faire trop pour que cela reste crédule. C’était un expert en la matière. Bien évidemment, il n’en pensait pas un mot. Tout n’était qu’apparence, et il se moquait éperdument du peuple de Meriil. Toutefois, il se forçait d’exécuter cette escobarderie pour le bien de son pays. Si son peuple pouvait mieux vivre en signant ce pacte avec Lione, alors oui, Niou était prêt à être ce pantin sans âme qui débitait mots pour mots les phrases savamment écrites par Wido. Il était décidé à devenir la marionnette de Gerwald pour exécuter toutes les tâches nécessaires.

    Bien qu’au début il pensait que c’était une chance que Jareth et Oshen ne soient pas présents dans la salle, maintenant il commençait à regretter leur absence. Au moins il aurait pu tuer le temps en les observant et en jouant avec leurs nerfs. Il aurait pu leur faire peur en risquant à tout moment de se plaindre de la façon dont ces derniers l’avaient traité en le prenant pour un vulgaire domestique. Et révéler cela devant toute l’assistance aurait pu créer un accident diplomatique. Ça aurait pu être très drôle de les voir se décomposer et de manquer à deux doigts une syncope au fur et à mesure de son discours.

    A l’heure actuelle, sa seule distraction, était d’entendre son conseiller retenir sa respiration à cette soit qu’il ouvrait la bouche ainsi de compter ses soupires de soulagement quand il ne disait rien de travers. Wido stressait vraiment et avait peur que Elwin fasse tout échouer. Pour le voir dans un tel état, c’est qu’il devait être sous pression. Le roi espérait énormément de choses avec cette alliance.

    Au bout d’une heure trente de longs discours et de bavardages inutiles, la cérémonie de présentation allait enfin toucher à sa fin. Du moins, c’est-ce que croyait le jeune homme. En effet, une nouvelle personne venait de faire irruption dans la salle d’audience. Lui qui pensait que son calvaire allait bientôt toucher à sa fin, le voila qu’il était prolongé. Génial… Le prince retint un soupire de désespoir. Il devait jouer son rôle jusqu’au bout, sinon tout ses efforts pour tromper la cour allaient être vain.

    Cependant, un sourire se dessina sur ses lèvres en apercevant le visage de l’intrus. Celui-ci ne l’avait pas encore remarqué. Il était bien trop occupé à s’excuser platement de son retard, en expliquant vaguement que des affaires urgentes l’avaient retenu, et à se présenter. Ainsi donc, son nom complet était Oshen et il occupait la fonction de conseiller. Il avait donc une position importante au sein de la famille. Intéressant. L’héritier d'Aridak attendait patiemment que le roi lui présente la délégation qui avait fait le déplacement jusque dans leur royaume.

    Ayant le grade le plus élevé, Elwin fût le premier à être introduit. Ses yeux s’illuminèrent quand il croisa ceux d’Oshen. A en juger par son expression, ce dernier venait de réaliser la gravité de ses actes, et s’il ne respirait pas très bientôt, il allait manquer d’air. Son teint vira au rouge pivoine et le prince avait la nette impression que les jambes du jeune homme avaient du mal à supporter son propre poids. Il risquait de s’écrouler à tout moment. C’était vraiment plaisant à voir. Toutefois, le jeune homme aux cheveux blancs, devait applaudir les performances d’Oshen. En dépit des événements, il restait d’un calme olympien, du moins en apparence.

    Après avoir été présenté, le prince salua le nouvel arrivant comme il se devait. La main droite posée sur sa poitrine, il s’inclina tout en exécutant un arc de cercle avec son autre main. Puis, discrètement et tout en fixant le conseiller, il posa son index sur ses lèvres, pour indiquer à celui-ci de garder le silence. Visiblement, son geste l’avait déstabilisé et il paraissait encore plus troublé qu’avant. Très vite il se ressaisit en s’inclina à son tour. Et ensuite, les autres membres de la délégation furent une nouvelle fois présentés. Heureusement que cette présentation ne dura quelques secondes, sinon ils n’en finiraient jamais.

    A la suite de ça, quelques mots furent encore échangés et la cérémonie d’accueil prit fin. Les représentants d'Aridak sortirent enfin de la salle d’audience, dans un ordre bien précis, souvent l’ordre hiérarchique des membres. A sa tête se trouvait tout naturellement Elwin. Il était suivi de près par Wido et Olaf, tous deux à la même hauteur.
    Le cortège passa devant toutes les personnes les plus importantes de Lione, qui s’étaient alignées pour les saluer avant qu’ils ne quittent la pièce.

    Arrivé à la hauteur d’Oshen, il ralentit le pas et lui souffla, de manière à ce qu’il soit le seul à entendre et comprendre, quelques mots.
    « Si tu gardes le silence et me laisses m’amuser un peu, peut-être que j’oublierai cet affront. Ça sera notre petit secret. »

    Après avoir regagné ses appartements, Elwin enleva sa veste et la laissa tomber négligemment sur le sol avant de se laisser choir sur le fauteuil le plus proche. Son page s’empressa de la ramasser et de la plier avec soin pour la ranger. Le prince soupira bruyamment et de manière peu distinguée. Son comportement lui valut un regard noir de la part du conseiller.

    « Elwin, ne te laisse pas aller. Je te rappelle qu’il y a encore le banquet ce soir. Je compte sur toi pour t’y tenir correctement, » gronda son conseiller.

    « Hmm… j’ai assez donné pour aujourd’hui. J’en ai marre de toutes ces mondanités. Je n’assisterai pas au repas de ce soir. Il y a trop monde pour moi. Fais moi porter pâle ou trouve une autre excuse. Je dînerai dans ma chambre, » lança-t-il sur un air blasé en s’affaissant un peu plus dans la fauteuil.

    « Ce banquet est très important! Ta présence est indispensable. Tu n’oublies pas tes devoirs, j‘espère, » répondit-il sèchement

    « Et toi? Tu n’oublies pas ton rang j’espère? Ceci n’est pas une requête, mais un ordre. J’ai assez joué les pantins aujourd’hui pour toi. Tu ne voudrais pas que ta marionnette devienne incontrôlable et crée un incident ce soir, n’est-ce pas? Je suis sûr que tu te montras très convainquant pour expliquer mon absence. Tant que je m‘occupe du traité c‘est bon, ma présence n‘est pas indispensable ce soir. Mon rôle est de m’occuper de l’alliance, le tiens de faire bonne impression. Tu es beaucoup plus doué que moi pour ce genre de choses hypocrites, » rétorqua-t-il sur un ton froid et sans appel.

    Une lueur déterminée et terrifiante illuminait ses prunelles. Wido sentit son sang se glacer. Leur prince pouvait parfois se montrer redoutable et effrayant. Il ne valait mieux pas le défier quand il était aussi déterminé. N’importe qui le redoutait et peu de gens osait se frotter à lui. A l’heure actuelle, il était beaucoup plus sage de ne pas le contredire.

    Serrant les dents et les poings, Wido resta silencieux devant toute cette insolence. En ce moment, il se sentait impuissant face à son prince. Lui qui pensait avoir réussit à trouver quelque chose pour faire pression sur ce dernier, il s’était trompé. Cela n’avait duré qu’un temps. Il devrait bientôt trouver une autre parade s’il voulait le contrôler. Le prince savait utiliser les bons arguments et au bon moment. Après tout, il n’était pas leur stratège pour rien.
    Wido appela l’un des domestiques qui avait fait le voyage avec eux. Il lui chuchota un message à l’oreille avant de l’envoyer dehors. Ce page avait la lourde mission d’excuser l’absence du prince leur du dîner car fatigué par le voyage il n’était pas en mesure d’être présent et de demander à ce qu‘un plat-repas lui soit apporté dans sa chambre.
    Après cela, le conseiller s’installa le plus loin possible du stratège. Au bout d’une demi-heure, un serviteur de Meriil vint les informer que le repas était servi.

    Elwin allait enfin être tranquille et sa soirée se résumerait à une partie de cartes avec Oldarik, le tout accompagné d’un bon repas. Il allait pouvoir se détendre un peu maintenant. Même si le bain de tout à l’heure lui avait fait du bien, il n’avait pas encore vraiment eu l’occasion de se reposer. Quoi de rêver de mieux? Les choses les plus simples étaient vraiment les meilleurs et lui convenaient mieux. Il laissait volontiers toutes ces formalités à Wido.
    Azili
    http://azili-imaginarium.tumblr.com/
    Revenir en haut Aller en bas
    Taahoma
    Mages Erudits
    Taahoma
    Taahoma
    Messages : 1343
    Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
    Mages Erudits
    18/04/16, 05:13 am
    Jareth était contraint de regarder le banal tableau que lui offrait son Roi. Devant l’âtre de la cheminée à contempler les flammes, il réfléchissait à ce que lui avait dit le prince. Il caressait la bague royale portée à son majeur gauche comme si ce geste l’aiderait à mieux trouver une solution. En attendant une quelconque réponse Jareth, assis nonchalamment à la table de réception du soir, jouait avec une fourchette. Il venait de lui rapporter tout ce qu’il avait vu avec ses hommes, et le bancal plan qu’ils avaient trouvé en parade. Il n’était certainement pas satisfait du résultat mais dans le peu de temps qu’il avait eu, il n’avait pu faire mieux. Et cela le mettait de désagréable humeur.

    Cependant, le roi lui avait raconté l’entrevue que son protégé avait ratée à cause de la mission confiée et cela avait eu pour conséquence d’améliorer légèrement son moral. Même s’il n’avait pas pu prendre part à l’événement qui se concrétiserait véritablement sous peu, il était content de voir que la délégation royale ait aussi bien accepté l’idée de l’alliance.

    « Cependant, » déclara enfin le Roi en se retournant vers Jareth. « Nous ne pouvons pas encore demander à nos nouveaux alliés de prendre part au combat. »

    « Pardon ? »


    Un bruit intervint vers le fond de la salle.

    « Mon roi ? »

    L’attention du monarque fut attirée tout autre part que par les yeux du prince, totalement perplexe. Pourquoi avait-il déclaré quelque chose comme cela ? Il était évident qu’ô grand jamais Aridak prendrait une place dans cette bataille. Le pays de Lione pouvait très bien se débrouiller seul.

    Il vit l’homme se ruer vers le petit domestique qui lui glissa des mots à l’oreille. La mine du roi fut désolée et il acquiesça plusieurs fois en répétant une phrase que le prince ne put entendre. Puis enfin il se retourna.

    « Le prince ne sera pas ici pour dîner avec nous ce soir, » annonça-t-il. « C’est regrettable. Vous auriez pu certainement bien vous entendre tous les deux. »

    Jareth crût qu’il allait faire un meurtre. Pour la deuxième fois en à peine cinq minutes de temps, son Roi disait quelque chose qu’il ne saisissait pas. Il eut envie de lui demander de parler plus clairement et d’expliciter mais la politesse royale l’en empêchait. Il se contenta de hausser un sourcil et de demander ce qu’il en était.

    « En fait, le roi d’Aridak est souffrant et n’a pas pu venir en personne. Ce que je comprends assez bien. C’est son cousin qui est venu le remplacer pour la mission, » précisa donc le roi. « Je te demanderai donc de te présenter à lui demain. »

    Jareth n’eut d’autre choix que de modifier son planning matinal pour y insérer cette nouvelle entrevue.
    Il était frustré, il aurait tellement préféré voir le vrai Roi du pays voisin plutôt qu’un cousin, le problème résidait surtout dans le fait qu’il ne connaissait rien dans cette branche-ci de la famille royale. Et Jareth détestait s’aventurer sur un terrain inconnu. Il lui faudrait alors redoubler de vigilance et éviter les pentes trop abruptes.

    Lorsque la porte principale de la pièce s’ouvrit de nouveau, Jareth se releva et son visage se composa comme un de la noblesse. Il fit disparaître ses doutes et inquiétudes pour laisser maintenant place à la bienséance et le plaisir : les invités principaux du repas arrivaient.
    C’est ainsi qu’il fit la rencontre avec le conseiller du Roi d’Aridak, Wido. Un homme qui cachait au fond de lui un suprême potentiel auquel on aimerait ne jamais avoir à faire face en tant qu’ennemi. Pour Jareth, cet homme était l’équivalent d’un des voisins, à Nuska. Ils étaient à la pointe de la nouveauté et avaient une capacité d’analyse hors-norme.

    « Bienvenue à Meriil, » salua Jareth en s’inclinant humblement. « Je suis navré de n’avoir pu vous présenter mes salutations plus tôt, une urgence m’a retenu. J’espère pouvoir me rattraper comme il se doit durant ce repas. »

    ***

    La nuit se faisait fraîche. A Meriil, il faisait naturellement très froid mais les nuits étaient bien pires. Cependant, des balcons des pièces du château, la température était juste « fraîche ». Quiconque de l’extérieur pouvait se demander à quoi était dû cette « magie » mais il cela était seulement grâce à l’isolation et la Makrin, une plante aux vertus exceptionnelles. C’est ainsi que le prince pouvait se permettre de ne pas être couvert d’une épaisse couverture sur les épaules alors qu’il s’accoudait à la barrière du balcon.

    Le ciel était agréablement dégagé et on voyait extrêmement bien les étoiles. Jareth se laissa perdre dans le ciel étoilé en espérant ainsi se relaxer. Du début à la fin, ce banquet de cinq heures de long lui avait presque paru interminable. Non pas qu’il n’aimait pas ce genre de festivité, non, Jareth aimait trop se confondre dans un bain de foule ou discuter avec des gens de rangs élevés, mais savoir que le Roi d’Aridak n’était pas là en personne lui avait fait perdre son enthousiasme.

    Un corps chaud se colla soudainement à lui, l’entourant, et un souffle vint lui chatouiller la nuque.

    « J’espère pour toi que personne ne t’a suivi jusqu’ici, » souffla le prince sans prendre la peine de vérifier qui cela était. Il ne reconnaissait que trop l’odeur de cet homme qui prenait un malin plaisir à lui donner des frissons en lui caressant doucement la peau.

    « Je ne suis pas encore un débutant, » lui répondit alors Oshen. « Tout le monde est affairé à ranger la salle blanche et puis, les bonnes en savent déjà assez sur nous. »

    « Assez sur nous ? » répéta Jareth, acerbe. « Tu te moques de moi ? »
    Le prince repoussa le conseiller de lui et se retourna, le foudroyant du regard. « Elles ne devraient rien savoir du tout. Et d’abord, savoir quoi ? Une hypothétique relation entre nous ? Il n’y a et n’aura juste rien entre nous. »

    « Alors à quoi riment ces rencontres ? »

    Contrairement à ce qu’aurait voulu Jareth, Oshen ne semblait pas prendre au sérieux ce qu’il disait. Et cela l’agaçait au plus haut point. L’héritier préféra ne pas répondre, retirant violemment le bras qui le gênait pour s’échapper de l’étreinte du brun et s’éloigna de lui. Mais alors qu’il était énervé, Oshen lui semblait s’amuser de la situation.
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Azili
    Mages Erudits
    Azili
    Azili
    Messages : 2011
    Localisation : Derrière toi~
    Mages Erudits
    18/04/16, 01:10 pm
    Le repas, que lui avait apporté un domestique de Meriil, était vraiment succulent, il ne pensait pas qu‘on pouvait trouver de tels mets dans cette partie du monde. A vrai dire, il ne s‘était jamais vraiment intéressait aux spécialités culinaires des autres pays. Même si leur chef au palais, Malik, s‘était souvent extasié devant des produits venus d‘ailleurs, le jeune prince c‘était contenté de l‘écouter que d‘une oreille. Pour lui, rien n’égalait la viande, et ça, on en trouvait partout. Cependant, après avoir goûté à ces spécialités régionales, il regrettait un peu de ne pas s’être un peu plus intéressait aux dires de son chef cuisinier, et ami. Peut être qu’en l’écoutant un peu plus il aurait pu déterminait ce qu’il y avait exactement dans son assiette et aussi la façon dont cela avait été préparé. D’ailleurs, il eut une petite pensée pour Malik en mangeant cette nourriture qui régalait ses papilles. Si seulement celui-ci pouvait y goûter aussi, il en serait aux anges. Un sourire se dessina sur ses lèvres en imaginant son expression devant ce repas royal. D’ailleurs, il échangea quelques mots avec Oldarik à ce sujet, et tout deux se moquèrent gentiment du spécialiste culinaire du palais. Le stratège d'Aridak se promis de ramener une ou deux spécialités de Meriil pour ce dernier.

    Quand le jeune homme eut déposé le plateau contenant la nourriture, Elwin avait feint parfaitement la fatigue et l’épuisement dû à un long voyage. Il devait bien un peu jouer la comédie s’il ne voulait pas être découvert et créer un incident. Cela aurait été très mal vu que le prince invité ait déserté le banquet donné en son honneur par pur caprice. Et puis, jouer la comédie était un de ses passe temps favorite. Cela l’amusait grandement. Décidément, il avait trouvé plus de passe temps qu’il ne pu imaginer en venant à Lione. Pour un peu, il se divertirait plus qu’en restant dans son royaume. 

    Après s’être restauré et avoir jouet une bonne partie de l’après midi, le prince décida de faire une petite sieste. Il n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait bien être, et d’ailleurs, il s’en moquait un peu, mais à en juger par la baisse de luminosité, il commençait à se faire tard. Il commençait à trouver le temps un peu longtemps. Son conseiller n’était pas revenu du banquet . Ce repas devait vraiment être quelque chose pour s’éterniser autant. Même si à l’origine c’était un déjeuner, maintenant, il fait office de dîner. En repensant à son plateau repas, l se surprit à regretter de ne pas avoir assister à ce banquet, qui devait nul doute somptueux à en juger avec l’échantillon qu’il avait pu avoir.

    Elwin informa son page qu’il allait se reposer dans la pièce à côté, où se trouvait son lit, et qu’il ne voulait pas être dérangé. Et surtout pas par Wido. Il voulait encore se détendre car demain risquait d’être une dure journée, et voir le conseiller lui faire la moral ou lui reprocher n’importe quoi, était la dernière chose qu’il voulait voir aujourd’hui. Il avait accepté cette mission, mais il ne fallait pas non plus exagérer. Il comptait la remplir juste comme il le fallait et n’avait pas la moindre intention de faire des heures supplémentaires en se courbant et en caressant toute la noblesse de Meriil dans le sens du poil.

    Dans sa chambre, il se laissa tomber sur lit lourdement. Le matelas était assez confortable et la couette lui semblait très moelleuse. Une chose était sûr, il allait bien dormir. Décidément, les habitants de Meriil avaient le sens de l’hospitalisation. Il fixa quelque instant le plafond minutieusement sculpté avant de faire les yeux et de s’endormir rapidement. Son sommeil était tellement profond, qu’il n’entendit pas le retour de Wido, assez énerver de constater que son prince continuait de flemmarder, après le banquet. Il ne l’entendit pas non plus râler et encore moins l’effervescence des domestiques dans la pièce d’à côté. Non, il dormait à point fermé, tel un bébé.

    Il se réveilla quelques heures plus tard, un peu désorienté. Il faisait à présent noir et il lui fallut quelques secondes pour lui remettre les idées en place et réaliser qu’il n’était pas chez lui. Il s’assit sur le rebord de son lit et sa main partie en quête d’un quelconque interrupteur pour allumer la petite lampe de chevet. 

    Finalement, il réussi à allumer cette lumière. A présent, un silence de mort régnait des la suite réservée aux Aridakiens. Rien d’étonnant en cette heure avancée et après un tel voyage. Le jeune homme aux cheveux blancs soupira. En faisant cette sieste, jamais il n’aurait penser dormir autant. Maintenant,il allait mettre du temps pour se rendormir et finir sa nuit, enfin s’il y arrivait.

    Il se leva et alla chercher un livre dans ses affaires qu’on lui avait amené dans sa chambre quelque temps auparavant. Puis, il s’installa dans le fauteuil près de la fenêtre et se plongea dans sa lecture, en espérant que la fatigue se ferait rapidement sentir. Manque de chance pour lui, il était en plein forme, à tel point qu’il aurait pu courir un marathon. Il se lassa rapidement de cette lecture. Maintenant si l’intrigue de ce roman policier, fortement recommandé par Sigfrid, était intéressante, Elwin était dénué de toute motivation pour lire. Très vite, il referma l’ouvrage et ses yeux se perdirent dehors. Même si l’obscurité y régnait, le jardin semblait toujours être aussi magnifique et il se rappela des magnifiques statues de glace. Il n’avait pas eut le temps de les observer comme il l’avait souhaité en arrivant. Soudain, une idée lui vient à l’esprit. Vu qu’il avait du temps à perdre maintenant, pourquoi ne pas aller faire une petite excursion nocturne dans cet immense palais? Ni une ni deux, il se leva rapidement, et sans faire de bruit. Il attrapa son manteau et sortit le plus discrètement possible de la suite royal. Grâce à ses nombreux tours qu’il avait joué à son entourage, le jeune prince était passé maître dans l’art de la discrétion et de masquer sa présence. C’est pourquoi, aucuns membres de la délégation d'Aridak ne remarqua sa disparition.

    Elwin s’aventura dans le labyrinthe du palais de Meriil. Ne connaissant pas les lieux et ne sachant pas où se trouvait la sortie, il décida de marcher droit devant lui. Ainsi, il finirait bien par trouver. Il prit bien soin de trouver des points de repère afin de ne pas se perdre, il n’avait pas forcement envie de passer encore pour un idiot dénué de tout sens d’orientation, et puis, il n’avait pas non plus envie de passer tout son séjour à errer des les multiples couloirs. 

    Finalement, il réussit à sortir de château et à accéder au jardin. La tâche se révéla beaucoup plus facile qu’il ne l’eut pensé. Aussitôt à l’extérieur, le froid glacé le mordit. Malgré son manteau, un frisson parcouru tout son corps. Cette maudite température risquait de lui gâchait son plaisir de promenade nocturne. Mais il décida de braver ce froid malgré tout.

    Dehors, le sol était jonché de neige. Elwin apprécia le bruit de ses pieds s’enfonçant dans le sol. Un sourire s’esquissa sur ses lèvres. Jamais il n’aurait penser ressentir une telle sensation en marchant dans la neige. L’endroit où il avait atterri ne devait pas être très fréquenté. Il n’y avait qu’une trace de pas, et cela lui donna la sensation de profaner cette neige d’un blanc si étincelant. 

    Le jeune homme aux cheveux blancs déambulait dans les allées du jardin, slalomant entre les somptueuses statues glacées. Au bout d’un instant, il s’installa sur un banc pour observer les étoiles. Elwin était curieux de découvrir les constellations qu’on pouvait voir à Lione. Était-elle les mêmes qu’on pouvait observer à Aridak? Il commençait à s’habituer un peu au froid. 

    Soudain, son attention fût attiré par quelque chose. Des éclats de voix se fit entendre. Curieux, il s’approcha de la source de ces bruits. Il n’eut pas à aller bien loin. Ses pas le menèrent sous un balcon. Attentivement, il tendit l’oreille pour entendre les propos qui s’échappaient. Même s’il n’avait entendu qu’une seule fois ces voix, il les reconnu immédiatement. Un sourire sournois et machiavélique se dessina sur ses lèvres. C’était vraiment très drôle d’avoir puis entendre cette conversation. Avec ça, le prince de Meriil allait être à sa merci. Non, vraiment, il ne regrettait pas d’être sorti faire un tour. Surprendre une dispute de « couple » était vraiment amusante, surtout quand cette relation devait rester secrète. Quelque part, il enviait Oshen de taquiner Jareth. Cela lui donnait vraiment envie de faire la même chose. Il s’avança, de manière à ce que les deux jeunes hommes puissent remarquer sa présence. Il n’avait vraiment pas l’intention de se cacher. De plus, il toussa pour notifier sa présence. Comment allaient réagir les deux jeunes hommes? En particulier le prince de Lione. Celui-ci serait sûrement furieux en découvrant qu’un domestique d'Aridak, du moins ce qu’il croyait, avait surprit cette conversation des plus secrète. Et puis, comment allait réagir Oshen? Allait-il essayer de contrôler la colère de son prince envers Elwin? Puisse que maintenant, il connaissait la véritable identité de ce mystérieux domestique étranger. Vraiment, cela allait être très intéressant. 
    Azili
    http://azili-imaginarium.tumblr.com/
    Revenir en haut Aller en bas
    Taahoma
    Mages Erudits
    Taahoma
    Taahoma
    Messages : 1343
    Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
    Mages Erudits
    18/04/16, 03:37 pm
    En voyant le prince s’éloigner de lui, quelle ne fut pas son envie de le retenir par le poignet ! Il se raisonna, sachant pertinemment qu’il se prendrait une droite bien méchante dans la mâchoire si jamais il tentait des gestes déplacés. Jareth avait peur qu’on ne les surprenne et il comprenait parfaitement. Que les domestiques le sachent ne le dérangeait pas vraiment cependant. Elles aimaient bien ce genre d’histoires et si cela pouvait leur plaire, pourquoi pas. Après tout, c’était parfois plus simple pour en courtiser une et la convaincre de rejoindre son lit pour une soirée. Le seul problème était le roi en question. Sa réaction n’était pas facile à prévoir et il redoutait bien des sentences.

    Mais Jareth était irrésistible et il lui était difficile alors de le lâcher. Le prince des glaces avait un charme naturel qui l’obligeait à graviter autour de lui. Et il espérait bien rendre la pareille. C’était pourquoi il imposait tant à leur deux corps de se toucher. Plus Jareth connaîtrait ce sentiment, moins il accepterait de le perdre. Il n’était pas dupe, Jareth n’était pas indifférent et qu’ils aient passé plusieurs nuits ensemble aidait à l’en convaincre.

    Du bruit raisonna contre les murs et surprit les deux amants qui sursautèrent.

    « On a de la visite, » s’inquiéta imperceptiblement Oshen.

    Il se pencha au-dessus de la rambarde. Il mit un temps avant de trouver la personne en question. Et là, un sourire barra son visage.

    Il fut néanmoins surpris. Que faisait celui-là sous leur balcon ? Il était audacieux. N’avait-il pas peur de se montrer maintenant qu’il savait qui il était ? Seul Jareth ignorait encore la vérité et d’après le caractère joueur qu’il avait un petit peu aperçu, il se doutait bien qu’il comptait garder encore ce rôle pour un moment. Pauvre Jareth. Cela pouvait donc jouer en faveur du conseiller.

    Elwin les avait surpris tous les deux, la seule chose à faire était de le convaincre de ne rien dévoiler. Mais cela sentait le chantage à plein nez.

    « Tu t’es perdu mon chaton ? »
    sourit Oshen, tentant de rester maître de la situation. « Il est tard. Et après tout ce chemin, il est étonnant que tu ne dormes pas encore. » En le tutoyant, il espérait lui faire comprendre qu’il comptait bien garder son jeu de domestique. Peut-être comprendrait-il le marché ainsi.

    Jareth s’était, lui par contre, crispé. Rentrant la tête dans les épaules, il espérait qu’en aucun cas ce ne fut un de leurs nouveaux invités. Il perdit seulement tout espoir en entendant Oshen. « Ce chemin ».

    « C’était bien le moment ! » siffla-t-il entre ses dents.

    Il s’approcha de son conseiller et cacha son intimidation derrière un sourire semblable au sien. Ce domestique-là, à leurs pieds, le surprendrait toujours. Il n’aimait pas son comportement de « je fourre mon nez partout » et il hésitait bien à appeler les gardes pour l’obliger non seulement à ne rien dire ce qu’il pouvait bien avoir entrevu et le reculer le plus possible de lui. Il était vraiment déstabilisant.
    Oshen dût le comprendre car il prit sa main dans la sienne, à l’abri du regard si indiscret. Jareth la lui serra le plus fort possible et le conseiller se retint de se plaindre.

    « Que fais-tu là ? » lança le Prince. « N’as-tu pas idée de ce que tu fais ? C’est très risqué pour toi. » Jareth, contrairement à Oshen, préférait jouer la carte d’une menace plus réelle que dissimulée.
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Azili
    Mages Erudits
    Azili
    Azili
    Messages : 2011
    Localisation : Derrière toi~
    Mages Erudits
    18/04/16, 08:41 pm
    Elwin n’eut pas besoin d’en faire des tonnes pour se faire remarquer. Un seul toussotement avait suffit pour déranger cette rencontre secrète entre les deux amoureux. Et tout cela pour le plus grand plaisir d'Elwin. Allez savoir pourquoi, mais le jeune prince d'Aridak n’appréciait guère celui de Lione, même s‘il avait une irrésistible envie de le taquiner. Il l‘exaspérait et l‘attirait d‘une certainement manière, c‘était vraiment étrange ce désir de vouloir le taquiner alors qu‘il ne supportait presque pas sa présence. Il ne l’avait pourtant vu que quelque secondes, et toute cette arrogance qu’il dégageait l’horripilait. 
    Certes, c’était un noble des plus prestigieux et débordant de charisme, mais cela ne justifiait en rien, pour le jeune homme aux cheveux blanc, son attitude de supériorité face aux domestiques. Elwin n’appréciait pas qu’on traite ses sujets ainsi. Heureusement qu’il était tombé sur lui, car aucun de ses suivants n’auraient oser se plaindre du comportement de leur hôte et sa façon de les traiter. Au moins, il pouvait en juger lui-même de son habitude hautaine face aux autres. Cela permettait de mieux cerner sa personnalité.

    C’est donc pour cela qu’il prenait un malin plaisir tout faire pour exaspérer le châtain. C’est vrai que c’était aussi un moyen de se divertir dans ce pays lointain, il fallait bien qu’il soit honnête envers lui-même. Il n’avait rien d’un justicier qui défend les opprimés face au mépris des nobles, en règle générale. Non, cela avait été avant tout un prétexte pour que Jareth devienne sa proie. Il semblait rassemblait tout ce qu’il pouvait détester chez une personne. Il s’était même imaginait, lorsque qu’il avait rencontré le prince de Lione pour la première fois, ce que cela donnerait une rencontre entre lui et Arim. Une entrevue pareil risquait d’être très intéressante a voir. Rien que pour cela, il mènerait sa mission à bien pour qu’un jour une délégation de Lione se rende à son tour dans son pays. 

    Elwin observait tant bien que mal la scène qui se déroulait sur le balcon. Malheureusement pour lui, l’obscurité l’empêchait de voir en détail leur expression. Dommage, il aurait bien voulu voir chaque traits du visage de Jareth en découvrant qu’il venait d’être surpris, et en plus pas par n’importe qui. Par une personne de la délégation d'Aridak. Et si en plus il savait qu’il ne s’agissait pas que d’un vulgaire domestique, mais du prince lui-même! Serait-ce la crise cardiaque? Rien que cette petite pensée de détenir du pouvoir et d’avoir à sa merci une personne si arrogante provoqua un frisson de plaisir au prince. Il n’y avait rien de mieux que de rabaisser les personnes imbu d’eux même. 

    Le premier a se penchait du balcon fût le conseiller du roi. C’était maintenant ou jamais qu’il allait voir si se binoclarde allait tenir sa langue ou non. Son prince allait déjà certainement faire une crise parce qu’on les avait surpris, il n’allait quand même pas oser révéler la vraie identité de ces yeux et oreilles indiscrets qui les avaient surpris en pleine scène de papouille? S’il tenait un minimum à lui, il ne valait mieux ne pas tout lui dire. Et puis, il fallait savoir faire durer les plaisirs en gardant un peu de mystère.

    Il fut vite fixé quand Oshen prit la parole. Voila une chose positif, ce dernier avait décidé de jouer le jeu. En revanche, Elwin se serait bien passait du sobriquet « chaton ». D’ailleurs, il tiqua en entendant le conseiller prononcer ce mot. Heureusement qu’il était dans la pénombre, sinon son expression aurait peut être trahit son statut. Personne n’avait osé le surnommé ainsi dans son royaume. C’était bien la première fois qu’on le « traitait » de chaton. Oshen avait intérêt à faire attention, car ce soit disant chaton pouvait se transformer un le plus féroce des tigres. 

    Et une fois de plus, Elwin fut touché par l’amabilité du maître des lieux. Toujours aussi charmant envers les domestiques. Maintenant s’il devait être paniqué que sa relation éclate au grand jour, ce n’était pas une raison pour répondre comme ça. Risqué pour lui? Quelle drôle d’idée, si seulement il savait dans quelle situation il était. 

    Le prince d'Aridak se retint de rire pour ne pas se faire démasquer. Il avait intérêt a restait parfaitement dans son rôle de domestique un peu maladroit qui se retrouve toujours au mauvais endroit et au mauvais moment. Elwin s’avança un peu plus vers le balcon avant de prendre la parole.

    « Je n’arrivais a pas trouver le sommeil, j’ai donc décidé de me promener dans votre magnifique jardin orné de statues. » Dit-il pour justifier sa présence tout en les flattant pour leur excellent goût.

    « Ce que je fais? Voyons, cher prince, je ne vois pas ce qu’il y a de mal à se promener dans un jardin. A moins bien sûr si celui a quelque chose de sacré. Si tel est le cas, veuillez m’excuser de mon ignorance et si j’ai offensé un quelconque dieux ou esprit en profanant ce lieu. Qu’est-ce que risque donc? Il faudrait mieux expliquer à mes maîtres la situation peut être~ » Ajouta-il en faisant l’innocent mais également montrant qu’il pouvait avoir un moyen de pression sur Jareth si celui-ci comptait lui faire subir un quelconque châtiment ou bien le faire taire a tout jamais. Un sourire machiavélique se dessina sur ses lèvres et une lueur mal saine illumina ses yeux.
    Azili
    http://azili-imaginarium.tumblr.com/
    Revenir en haut Aller en bas
    Taahoma
    Mages Erudits
    Taahoma
    Taahoma
    Messages : 1343
    Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
    Mages Erudits
    20/04/16, 03:10 am
    Jareth jetait des petits regards à Oshen, cherchant à voir comment celui-ci interprétait la présence de ce domestique d’Aridak. Les voir ainsi ne l’arrangeait guère. Il était déjà suffisamment excédé par sa journée. Oshen ne le détendait pas vraiment non plus alors voir arriver celui-là… Jareth soupira. De l’extérieur, cela ne faisait ni chaud ni froid au conseiller qui gardait les yeux constamment rivés sur le jeune homme. Seulement en vérité, son air calme n’était que façade. Le prince avait détecté qu’il était légèrement inquiet.

    Avec le temps, il avait appris les habitudes de son conseiller. Lorsque celui-ci avait le contrôle de la situation, il lui jetait souvent des petits regards, prouvant qu’il s’amusait. Or là, il n’en était rien. En effet la présence de cet opportun l’embêtait.

    Ce que Jareth ne savait pas, c’étaient les raisons de cet embarras. Pour lui, la véritable identité du prince d’Aridak lui était encore inconnue.

    Alors pensait-il égoïstement qu’Oshen était agacé par le fait qu’ils aient été coupés.

    « Alors ces choses sont à ton goût ? » répondit soudainement Oshen, sortant Jareth de ses pensées. « Tu peux toujours demander à ton prince de te laisser en rapporter une, si elles te plaisent tant que ça, » ajouta-il.

    « Oshen ! »

    « Ah désolé, mon prince n’aime pas qu’on touche à ses bijoux. »


    Oshen eut un petit rire, montrant enfin qu’il s’amusait. Voir Jareth le ramener à l’ordre le faisait toujours autant sourire. C’était si simple de ne plus être dans ses normes. Ces dernières étaient si voyantes, tournant autour de lui, qu’il suffisait au brun de faire si peu pour avoir un prince hors de lui.
    Néanmoins, le temps n’était pas à cet amusement. Le prince d’Aridak était dans leur jardin et avait découvert un secret qu’il lui fallait mieux de taire.

    Jareth sentit la prise de son conseiller plus forte autour de sa main. « Mais ne t’inquiète pas de ses crises, il doit être aussi fatigué que ton prince, » ajouta Oshen. Il sous-entendait le fait qu’il n’avait pas été présent au banquet et espérait ainsi soutirer deux trois informations. Ce n’était pas parce qu’ils étaient royaux que la bonne conduite était leur étiquette principale.
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Azili
    Mages Erudits
    Azili
    Azili
    Messages : 2011
    Localisation : Derrière toi~
    Mages Erudits
    21/04/16, 12:16 am
    Sous le balcon à une certaine distance, Elwin essayait de discerner mieux les traits des visages de ses interlocuteurs. Mais s’il se rapprochait trop qu’il se mettait plus dans la lumière, il risquait de se trahir. Car même s’il était plutôt habile pour jouer la comédie et cachait ses expressions, passait une certaine heure et dans un état d’excitation tel un petit garçon découvrant un nouveau jouet, il pouvait faire certaines erreurs qui pourraient révéler ses véritables intentions. Il ne pourrait pas jubiler en voyant le magnifique visage de Jareth se décomposer devant cette situation qui risquait de plus en plus de lui échappait. Tant pis, il devrait attendre demain pour voir ce spectacle. Et puis, s’il jouait bien ce soir et restait prudent, cela ne serait que meilleur demain. Plus il allait feinter d’être un domestique et plus Jareth se conduirait de manière odieuse avec et plus la vérité allait être terrible pour le prince de Lione. En effet, il ne savait pas de quoi était capable le royaume d'Aridak, et cet incident diplomatique pouvait peut être se transformer en guerre, allez savoir.

    La proposition d’Oshen, même si c’était dit sur le ton de la plaisanterie, était plutôt tentante. Avoir d’aussi belle statues dans le jardin de son palais ne pourrait que le rentre plus agréable et beau. Cependant, en plus du long transport que risquait de les abîmer, les conditions climatiques n’étaient pas vraiment les mêmes ici que dans son pays. Toutefois, Elwin trouva la deuxième phrase plutôt ambigu vu la situation dans la laquelle ils se trouvaient. Et vu la réaction de Jareth tout à l’heure, du moins ce qu’il avait pu apercevoir quand ils fleuretaient, cela prêtait à confusion. Les bijoux en question étaient-ce vraiment les statues, ou bien une partie plus intime du futur roi.

    « Ce serait un présent bien trop honorable pour un humble domestique comme moi. Vous êtes trop généreux. Et aussi bienveillant que soi mon prince, je doute que sa seigneurie accepte une telle chose. La température n’était pas la même dans mon pays natal qu’ici. Cela serait un véritable sacrilège de voir fondre ces merveilles de glaces. » Répondit-il très pompeusement.

    « Je ne savais guère que ces statues étaient un bien aussi précieux aux yeux de votre seigneurie. Et je m’excuse de mon audace pour mettre aventurer dans le jardin secret du Prince. Quelqu’un de mon rang n’est pas autorisé à toucher les bijoux de son altesse comme vous. » Ajouta-il toujours sur un ton très cérémonial, mais cette phrase était différente de la précédente. Elle était lourde de sous-entendu et ne faisait absolument pas référence au jardin orné de statues de glace où il se trouvait. Tout en jouant les innocences, il tenait à rappeler la situation plutôt embarrassante dans laquelle il les avait trouvés.

    Le jeune noble aux cheveux blancs devait reconnaître que le conseiller de leur royaume était plutôt habile. Dans une telle situation, il arrivait à lui lancer une pique sur son absence au banquet. Il était évident que quelqu’un de son rang manquant à l’appel à un tel événement ne passait pas inaperçu. Mais il faisait entièrement confiance à Wido pour avoir trouvé les bons mots pour justifier son absence. Il n’y avait pas qu’à Lione que le conseiller était un fin orateur. D’ailleurs une joute oratoire entre Oshen et Wido devait être des plus passionnantes. Voir les deux hommes s’envoyer des piques était un spectacle dont rêvait le prince d'Aridak.

    « La fonction de prince est une fonction plutôt éprouvante et qui demande beaucoup de travail de plus soumis au stress. Sa seigneurie doit le savoir mieux que quiconque. Mon prince aurait adorait se joindre à vous pour partager ce fabuleux festin. Mais malheureusement, le voyage additionné à son travail l’ont beaucoup épuisé, et pour ne pas nuire à sa santé, notre honorable conseiller à préférer qu’il se repose. Il en va de son devoir de veiller sur lui. Rassurez-vous, mon prince sera au mieux de sa forme demain pour accomplir toutes ses tâches. » Mentit-il habillement. 

    Elwin se demandait si Jareth allait lui aussi poser des questions sur son absence Il ne savait pas ce qu’Oshen cherchait à savoir, mais il était hors de question d’avouer les véritables raisons de son absence. Dire qu’il avait manqué à son devoir en refusant d’assister à ce genre de cérémonie mondaine qu’il trouvait des plus pompeuse et que par caprice il avait voulu resté dans sa chambre, n’était peut-être pas la meilleure chose à faire. Et puis, ce qu’il venait de dire était à moitié vrai. Le voyage avait été éprouvant et ne pas assister au banquet lui avait permis de se reposer. Certes, maintenant il était bel et bien éveillé en plein milieu de la nuit avec de l’énergie à revendre. Le réveil risquait d’être difficile demain. Mais il ne serait pas le seul dans le même cas. Après tout, Jareth qui était soi-disant fatigué, était en train de se faire peloter sur son balcon en plein milieu de la nuit par son conseiller. 
    Azili
    http://azili-imaginarium.tumblr.com/
    Revenir en haut Aller en bas
    Taahoma
    Mages Erudits
    Taahoma
    Taahoma
    Messages : 1343
    Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
    Mages Erudits
    25/04/16, 07:05 am
    Oshen salua avec un sourire la performance du jeune homme. Il était habile dans l’art du mensonge, c’était indéniable. Il était confiant dans ses propos et n’avait aucune hésitation dans la voix. Le conseiller se savait assez bon pour manipuler les gens néanmoins l’autre l’était également. Il hésitait entre le plaisir d’avoir trouvé un « adversaire » et être titillé de le savoir si doué. Finalement, le brun se releva.

    Jareth ne faisait que suivre la conversation jusqu’à maintenant et il commençait à en avoir assez de ne pouvoir avoir son mot à dire. Son ami lui avait intimé le silence mais maintenant, il avait enfin droit à la parole. Mais franchement, il était fatigué de tout cela et la tension et pression qu’exerçait le domestique étaient telles qu’il commençait à franchement se sentir mal à l’aise. Cela ne lui ressemblait pas. Ce jeune homme était étrange pour lui faire ressentir de tels frissons pour… un rien. Jareth enrageait intérieurement de se sentir si faible et il rejeta toute la faute sur Oshen.

    « Elles ne sont précieuses que parce que j’en ai commandé la forme, » répondit-il premièrement. « Mais je doute que l’idée de les ramener à ton pays sois bonne. Ces statues ne sont belles que grâce au décor qui les entoure. » Malgré tout cela, il se sentit tout de même flatté des paroles du domestiques.

    « Quant à ton Prince, il lui faut mieux se reposer. Je ne doute pas que le chemin a dû être long, » ajouta Jareth en jetant un regard sombre à Oshen. Ce dernier ne se rendait pas compte de ses paroles. Si ce domestique racontait la façon dont avait été traité – même si cela était resté sous-entendu pendant la conversation – à ses maîtres, nul doute qu’il en entendrait parler. Plus, il devrait peut-être surement faire des excuses. Jamais jusqu’à maintenant le Prince n’en avait fait. Et ce n’était pas aujourd’hui ni le lendemain qu’il allait commencer. Si le conseiller n’avait pas été si loin, Jareth lui aurait écrabouillé le pied de colère.

    « Nos chambres ont été faites pour cela. Je ne l’espère que de meilleure forme demain, » continua-t-il ensuite. « Sur ce, il serait surement mieux que vous retourniez à vos appartements. » Sur ces paroles, le Prince prononça un bonne nuit et repartit dans sa chambre, prenant bien garde de fermer les fenêtres sur son passage.

    Il tira fort les épais rideaux et resta immobile un moment. Le cœur battant, il sentait enfin le stress redescendre. Tout cela n’avait duré qu’une vingtaine de minutes mais il avait bien cru que tout avait failli déraper. Il espérait sincèrement que ce domestique sache tenir sa langue et qu’il ne révèlerait rien de ce qu’il avait pu voir. Jareth se sentait démuni. Il ne savait pas vraiment comment réagir à ce genre de situation. Il avait été éduqué pour régler des affaires diplomatiques et ce genre de choses de la haute mais pas une telle faute. Oshen était inconscient et lui pire encore. Il lui fallait vraiment mettre les points sur les I avec son conseiller qui se pensait un peu trop chez lui.

    En parlant du loup, il sentit que celui-ci le tirait à lui pour l’enlacer.

    « On reprend où on s’était arrêté ? »

    « On avait rien commencé, »
    siffla Jareth en évitant un baiser du brun. « Ca commence à bien faire Oshen, regarde où tes stupidités nous ont menés ! On ne sait pas assez de chose sur ce pays pour ne pas se méfier de ces dom- »

    « Il ne parlera pas, » soupira l’autre. « Je te l’assure, » ajouta-t-il en voyant que son Prince allait ajouter une contestation.

    Peu confiant, Jareth s’en retourna vers la fenêtre en écarta un rideau. Même s’il ne pouvait rien voir que le ciel de là où il était, il espérait que le jeune homme soit parti de sous le balcon.
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Azili
    Mages Erudits
    Azili
    Azili
    Messages : 2011
    Localisation : Derrière toi~
    Mages Erudits
    05/05/16, 01:54 pm
    En parfait petit domestique modèle qu’il n’était pas, le jeune homme aux cheveux écouta silencieusement l’héritier du trône. Cela se voyait que Jareth n’avait jamais mis les pieds à Aridak. En effet, le palais de Meriil n’était pas le seul à posséder un somptueux jardin. Ces statues auraient parfaitement trouvées leur place et se seraient fondues dans le décor à merveille. Leur seul défaut, et qui rendait la chose impossible, était leur matière. La glace n’aurait pas tenu ne serait-ce qu’une seule après-midi sous le soleil de son pays natal. Il était peut être cependant vrai que la meilleure place, pour elles, était de rester ici, au milieu de tout cette neige d’une blancheur immaculée. En rentrant dans son royaume, Elwin irait toucher deux mots au paysagiste royal pour obtenir quelque chose de similaire dans la cour.

    Toujours silencieux, il écoutait attentivement le discours du jeune homme châtain. Ça s’était sûr qu’ils savaient recevoir. Il avait pu tester déjà ce formidable lit, et d’ailleurs, il n’allait certainement pas tarder à retrouver ses couettes moelleuses et à s’y enrouler devant. Soudainement, la douceur et la chaleur de celle-ci lui manquèrent. Mais après avoir dormit un moment, il n’avait pas du tout sommeil et si c’était pour se retourner dans son lit en comptant les moutons, cela ne l’enchantait guère. Il avait encore envie de profiter de la beauté du paysage qui s’offrait à lui. Et puis, il avait l’impression de supporter un peu mieux le froid qu’auparavant. C’était-il finalement habitué ? Ou Peut-être était-ce l’excitation du jeu qu’il jouait avec le conseiller qui l’avait ainsi réchauffé. 

    Quand Jareth le salua finalement avant d’aller se coucher, le prince de Aridak se contenta de s’incliner devant lui, en exécutant une parfaite révérence de domestique. A force de les avoir fréquenté dans son enfance, quand il jouait avec eux, Elwin était capable de singer à la perfection le moindre geste que devaient exécuter un serviteur en présence d’un noble. L’illusion était vraiment parfaite.

    Le jeune homme aux cheveux blancs attendit que le prince de Lione et son conseiller s’en aillent et que les rideaux se ferment pour se retrouver et s’enfoncer un peu dans le jardin. Un sourire sournois se dessina sur ses lèvres. Vu comment ça avait l’air parti, il en connaissait un qui n’allait pas beaucoup dormir cette nuit. Et d’ailleurs si ce dernier avait des cernes demain, Elwin ne manquerait certainement pas l’occasion de faire des allusions à cette chaude nuit. La perceptive de demain l’exaltait encore plus. Ce n’était pas avec ça qu’il allait pouvoir dormir. Cependant, il devait se calmer et ne pas pousser trop loin sa comédie. Gerwald comptait sur lui, et il voulait prouver à Arim qu’il se trompait sur son compte. En aucune façon il voulait donner raison au bras droit du roi. Et pour ça, il était prêt à se freiner dans ses envies de jeux. Quel dommage. Il allait devoir beaucoup se retenir. Tant pis, en rentrant il ferait éclater toute sa frustration sur son meilleur ami, et martyriserait gentiment son cuisinier préféré. Et puis, il avait toujours son page à taquiner. 

    Le prince s’étira en contemplant encore une fois le jardin. Puis, il s’approcha d’une des statues qui se trouvait proche de lui. Il observait les moindres détails de cette merveille. Le travail était vraiment minutieux, et nul doute que l’artiste qui avait réalisé ses œuvres était un véritable génie. Il envie un tel talent au royaume de Lione. Après avoir fait le tour de la statue, le regard de Elwin se porta vers le ciel. Celui-ci était toujours dégagé et les millions d’étoiles qui l’ornaient, brillaient. Sans réfléchir, le prince se laissa tomber, en douceur, dans la poudreuse. Il n’avait même pas pensé qu’il était susceptible de se faire mal en tombant ainsi. C’était plutôt stupide de sa part, mais la neige avait un effet insoupçonné sur lui. Il avait l’impression de retrouver ses 5 ans en sa présence. Et puis, il avait jugé que la position allongée serait la meilleure pour regarder les constellations qui illuminaient le ciel. Cependant, il avait oublié deux petits détails : le froid et que la neige n’était autre que de l’eau congelée. S’il restait trop longtemps ainsi, non seulement il allait commencer à ressentir la morsure du froid, mais en plus ses vêtements allaient finir par être mouillé. Ce n’était vraiment pas raisonnable. Et puis, pour qui passerait-il s’il tombait malade le premier jour ? On l’avait envoyé à la place du roi de trop faible constitution pour voyager, mais il n’allait pas falloir mieux que lui. Et quelle image donnerait-il de sa famille ? Que la famille royale de Aridak est composée de pauvres petits jeunes aux hommes aux corps fragiles ? Certainement pas. C’est pourquoi, qu’il se résigna à abandonner ce décor enchanté. Pour rejoindre sa chambre il eut juste besoin de suivre ses emprunts de pas laissé dans la neige. Et rapidement, il arriva à sa chambre. A force de traîner dans le palais, il allait commençait à maîtriser ce labyrinthe. Sans un bruit pour ne réveiller personne, il pénétra dans ses quartiers. Puis il se changea avant de se glisser sous les couettes.
    Azili
    http://azili-imaginarium.tumblr.com/
    Revenir en haut Aller en bas
    Taahoma
    Mages Erudits
    Taahoma
    Taahoma
    Messages : 1343
    Localisation : Dans un carton, pardi. I fit, I sit!
    Mages Erudits
    09/05/16, 04:14 pm
    Très tôt, alors que les cloches du château n’avaient pas encore sonné les six heures, le Prince de Meriil s’était levé. Toute la nuit il avait cogité, toute la nuit son cerveau n’avait eu de cesse de fonctionner. Torturé de penser perdre son temps enfermé entre ses draps, il s’était empressé de rejoindre la petite salle du château avec feuilles et plans. Il n’était pas surprenant de voir ainsi le Prince dans le château car étant d’un naturel pointilleux et minutieux, il n’était pas rare de le voir travailler en pleine nuit afin que – comme il le disait si bien – « tout soit parfait ». Dans ces moments-là, son fidèle compagnon – le fameux colosse aux airs de monstre de Frankenstein – ne le lâchait pas d’une semelle et le soutenait de tout son possible en lui apportant tout ce dont il nécessitait. Peut-être était-ce grâce à lui que Jareth était si performant. Leur duo était excellent et Riban complétait toujours à merveille Jareth. Il n’avait qu’à dire son nom ou claquer des doigts et le serviteur agissait.

    Alors aux alentours des cinq heures du matin, le Prince accompagné de son acolyte s’était enfermé dans une petite salle et depuis lors, il travaillait. Sur le sol jonchaient des multitudes de feuilles, le Prince n’avait pas encore trouvé ce qui lui convenait. Riban faisait régulièrement des allers et retours jusque dans la salle des archives, rapportant tonnes et tonnes de documents. Il ne fallut que quelques minutes avant que les deux jeunes hommes ne se retrouvent enfouis sous la paperasse. Nul doute que Balvin hurlerait à la mort devant un tel foutoir et que son cadet le calmerait en s’occupant de réordonner tout cela. Néanmoins, le Prince s’y retrouvait parfaitement bien.

    Tellement bien qu’il n’arrivait plus à retrouver l’historique des évènements que lui avait fait le petit frère.

    « Riban ! »

    « Hmm ! »


    Le colosse déplaça des piles de livres, faisant voler la poussière. Jareth soupira en le regardant s’activer devant lui, désespéré. Il lui fallait impérativement trouver quelque chose aujourd’hui. Il avait une petite idée de la méthode à employer mais pour l’instant, les risques étaient trop grands.

    « Même s’ils ont eu Milo, ils n’oseraient pas s’en prendre à notre pays. Milo est un grand stratège, comme le dit si bien Balvin, mais ici nous en avons de meilleurs… » Le Prince se tourna vers la carte punaisée au mur et entoura en rouge un petit pays frontalier. « Donc la prochaine cible est Seo... »

    « Leur défense a considérablement été réduite. »
    Jareth se retourna vers la porte, surpris d’entendre une autre voix que la sienne résonner contre les murs. « Ils ont eu une altercation maritime avec les Val’gah il y a peu après tout. On nous l’a rapporté hier. Ce qu’il nous faut nous inquiéter principalement c’est une augmentation de leur effectif militaire. Les Seo sont intelligents mais pas assez pour ne pas suivre la loi du plus fort. » Oshen se posa près de son Prince et recouvrit de sa main les pays qui, pour le moment, étaient sous domination ennemie. « Il faudrait donc réussir à les convaincre sous peu d’être nos alliés dans cette guère. On devrait pouvoir les protéger. »

    « A la frontière, nous n’avons pas tant de milice que ça. Rappelle-toi que Milo avait demandé l’éloignement de nos troupes des frontières. Nous n’avons que quelques centaines de kilomètres en commun avec Seo, le principal de nos troupes n’arriverait pas à temps pour assurer une parfaite défense. »


    Riban ressortit soudainement de sous les feuilles et tendit à Jareth une feuille gribouillée. Le prince la lui prit des mains. Sous ses yeux défilaient les grandes dates des récentes attaques et d’après les échos qui leur parvenaient, elles se rapprochaient de plus en plus de la frontière de Seo.

    « Il faut leur tendre un piège. A moins qu’ils ne prennent le bateau… »

    « Ils sont pour l’instant encerclés. Sauf que le Roi refusera une quelconque intervention de nos nouveaux alliés. S’ils continuent par la terre, ils nous rencontreront, »
    coupa Oshen. « S’ils prennent la mer, ils foncent droit sur Nuska – chose à ne pas faire vu les liens entre ces deux pays. »

    Jareth commença à faire les cent pas dans la pièce. Oshen le suivait des yeux, appréciant son air renfrogné devant la difficulté. Malgré le fait qu’il paraisse agacé de la situation, le conseiller savait pertinemment que le défi plaisait au Prince. Il était certain qu’il trouverait une parfaite solution pour rembarrer ces idiots de Val’gah et surtout, une solution qui leur ferait payer leur trahison et mensonge.

    « Imagine qu’ils prennent la mer et nous contournent ? » Devant l’expression interrogatrice du Prince, le conseiller se permit d’enchaîner. « Le pays de Enimo Duf est au Sud, on peut se douter d’une probable alliance avec Aridak, ils n’oseront pas s’attaquer à eux maintenant, mais il y a aussi Shio’juen. Ils sont sur une île, il est si facile pour les Val’gah de les encercler. Quelques coups de canons et ils seront à leur merci. Et puis ce sera la fin pour nous. »

    Jareth devait se résoudre à l’évidence. Le majeur problème était la force colossale de Val’gah sur l’océan. Nul ennemi n’était de taille pour rivaliser avec eux une fois en mer. Et avec leurs nouveaux alliés, leur force militaire croissait. Il restait certes trois pays importants mais il n’y avait aucune alliance entre eux pour l’instant. Et même si Aridak et Lione créaient des liens à ce moment même, ils n’étaient en aucun cas militaires.

    « Donc en gros, il faut soit protéger Seo des Val’gah, soit se résoudre à demander de l’aide à Aridak. On peut supposer qu’on aura suffisamment de temps pour réduire leur force armée avant qu’ils n’atteignent Shio’juen. Et là, ils les exploseront. A moins que notre cher roi de Nuska ne s’en charge. »

    Les yeux de Jareth s’agrandirent tant qu’il fit penser au brun qu’ils allaient sortir de leurs orbites. Oshen commença à s’inquiéter. Son Prince revint vers la carte et attrapa quelques gros bouquins qui trainaient. Faisant défiler les pages, il aperçut enfin l’évidence qu’il attendait.

    « Je sais ! »
    Taahoma
    https://www.fanfiction.net/u/837861/Taahoma
    Revenir en haut Aller en bas
    Contenu sponsorisé
    Contenu sponsorisé
    Contenu sponsorisé
    Revenir en haut Aller en bas
    Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en hautPage 1 sur 4Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant
    Sujets similaires
    -
    » [Les Chroniques de Lazthiom] [T] Livre 0 - La légende de Jûlians
    » Les chroniques de Lazthiom
    » [Les Chroniques de Lazthiom] Prologue : La légende du Roi maudit

    Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
    Rp with you! :: LA BIBLIOTHÈQUE :: Les livres :: Fantaisie :: Les chroniques de Lazthiom-
    Sauter vers: