[Free!] [UA] [M] Ne vous fiez pas aux apparences ! [Terminé]

Ça faisait maintenant une semaine que Rin n'avait pas repris contact avec Makoto. Il lui laissait du temps comme le pompier le lui avait demandé. Entre temps, il avait été très occupé par son job, il était un peu une des stars de l'établissement et son boss lui demandait de faire de plus en plus d'heures. C'était un moyen de gagner facilement de l'argent et il était plutôt bon à ça, mais le jeune homme commençait à en avoir marre. Il aurait aimé faire quelque chose qui le passionne ou qui serve à quelque chose. Makoto sauvait des vies, lui. Et il s'était vite rendu compte que son travail mettait un frein à ses relations. Peut-être que ça dérangeait Makoto ?

Une semaine. Une longue semaine où le pompier avait pris le temps de réfléchir. Il avait à plusieurs reprises tenté d'envoyer un message à Rin mais à chaque fois qu'il devait appuyer sur "envoyer", il avait renoncé. Son portable était rempli de messages brouillons. Il fut aussi pas mal occupé avec les urgences au boulot. Mais aujourd'hui, il était en congé. Il hésita à nouveau avant d'enfin cliquer sur le bouton qu'il redoutait tant les autres jours.

"Bonjour, ça va ? Tu es libre pour qu'on boive un verre dans la journée ? Ou un autre jour ?"

Makoto n'avait aucun mal à sauver des vies, à se jeter dans les flammes. Par contre, quand il s'agissait de sa vie personnelle, il devenait très maladroit et n'osait jamais se lancer.

Lorsqu'il alluma son téléphone, Rin fut surpris d'avoir reçu un message de Makoto. Il pensait qu'il devait définitivement l'oublier mais il avait peut-être encore ses chances tout compte fait. A moins que le pompier souhaite lui dire en face qu'il n'avait aucune chance. Le jeune homme, un peu déprimé à l'idée de se faire rejeter, pianota sur son portable.

"Je suis dispo. 17h, ça te va ?"

Sans même attendre de réponse, il commença à se préparer. Il avait un peu peur d'être ridicule en en faisant trop, mais bon, c'était maintenant ou jamais.

17h. Il était l'heure. Makoto devait aller retrouver Rin à un bar que les deux connaissaient bien, comme ils l'avaient décidé par sms. Le châtain ne savait pas si c'était une bonne idée. Il commençait à redouter la discussion qu'il allai avoir avec le jeune homme. Mais il ne pouvait pas se défiler. Il devait être honnête.

Devant la porte du bar, il prit une grande inspiration. Il n'osait pas imaginer ce qui allait se passer, sans avoir envie de fuir à toutes jambes. Il espérait que Rin n'était pas déjà en train de l'attendre. Il était toujours celui qui arrivait à l'heure, même si cette fois, il était juste à l'heure et non en avance comme il le faisait toujours.

Prenant enfin son courage à deux mains, il ouvrit la porte et entra dans le bar. Il scruta les lieux, essayant de voir s'il repérait une tête connue ou pas.

Rin avait été tellement préoccupé par ce qu'il allait porter ou comment il devait se coiffer, qu'il n'avait pas vu l'heure passer. Il avait quitté son appartement en vitesse et s'était rué dans le métro. Evidemment, la chance étant toujours de son côté, il avait raté le premier et avait du poireauter cinq bonnes minutes avant d'avoir le suivant. En descendant à sa station, il avait couru à en perdre haleine jusqu'au bar. Il avait déjà sept minutes de retard et il espérait que Makoto ne soit pas déjà parti.

Il entra à vive allure dans l'établissement et se tint au mur pour reprendre son souffle avant de parcourir la salle des yeux.

Personne. Son coeur fit un bond. Il ne savait pas s'il devait être soulagé ou non. Cela lui laissé peut-être quelques minutes de plus pour se reprendre et ne pas avoir l'air d'un idiot lorsque Rin arriverait. Il prit donc place à une table, demandant gentiment au serveur de patienter, le temps que son ami arrive. Il ne voulait pas commencer à boire seul.

Lorsqu'il vit enfin une tête rousse apparaître, son coeur fit un nouveau bond. Il avait à peine eut le temps de se préparer vraiment à la discussion qui allait arriver. Il tenta de reprendre une attitude naturelle alors qu'il faisait un petit signe à Rin pour lui signaler sa présence.

- Désolé, je t'ai fait courir ?, Demanda-t-il lorsque l'autre l'eut enfin rejoint. Il se sentait un peu mal de l'avoir fait se presser.

- Non, enfin oui. C'est de ma faute, j'ai pas vu le temps passer. Et même en courant, je suis arrivé en retard, désolé.

Rin s'assit face au jeune pompier et commandèrent des boissons. Le jeune homme en avait bien besoin après sa course effrénée. Il aperçut d'ailleurs son reflet dans le verre qu'on lui apporta. Il était tout décoiffé.

- C'était bien la peine de prendre mon temps pour me préparer, je ressemble plus à rien, soupira-t-il.

- Ne t'en fais pas pour ça.

Makoto avait failli rajouter "tu ne m'as pas posé de lapin, donc c'est parfait". C'était un peu déplacé en pensant à la conversation qu'ils devaient avoir. Il ne l'avait pas fait venir pour rien. Il devait donner une réponse au jeune homme en face de lui. Il n'avait juste pas envie de précipiter les choses.

- Mais non, ne dis pas ça, tu es très bien.

Le pompier ne pouvait s'empêcher de complimenter Rin. Lorsqu'il comprit ce qu'il avait fait, il détourna le regard, buvant une gorgée de sa bière pour se détendre. Il sentait ses joues chauffer légèrement.

Un sourire un peu bête s'afficha sur le visage de Rin.

- Je suis très bien ? Dis m'en plus ~

Il essayait de cacher sa propre gêne en taquinant le pompier. Il redoutait aussi un peu de se faire jeter, si Makoto le rembarrait maintenant, il aurait sa réponse au moins. Négative et déprimante, mais il en aurait une.

- Hein ? Euh ... Comment dire ...

Makoto sentit ses joues chauffer encore plus. Pourquoi Rin s'amusait-il toujours à le taquiner quand il était gêné ? Était-ce si drôle que ça de le voir s'embrouiller et balbutier ?

- Je trouve que ... Tu es très bien ... Naturellement. Même si ...Enfin non... Tu es très bien tout le temps quoi.

Des petites rougeurs pointèrent le bout de leur nez sur les joues de Rin. Il ne savait pas trop quoi faire des compliments de Makoto. Il sirota son verre histoire de cacher sa gêne et de réfléchir à ce qu'il pouvait dire.

- Et donc... T'as passé une bonne journée ?

Il se frappait mentalement. On ne pouvait pas faire plus naze comme question !

Discuter comme si de rien n'était semblait étrange aux yeux du pompier. Mais aborder le vif du sujet brusquement n'était peut-être pas la solution idéale. Il devait trouver la bonne opportunité pour lancer le sujet.

- Je suis resté tranquillement à la maison. J'ai un peu cuisiné pour me détendre. Ça m'aide à organiser mes pensées... Et de ton côté ?

Triturant ses cheveux et tapant du pied sous la table, Rin avait du mal à cacher sa nervosité.

- Ça va, j'ai un peu dormi et puis, me voilà.

Impatient et incapable de penser à autre chose, le jeune homme rentra vite dans le vif du sujet.

- J'ai besoin d'une réponse, Makoto.

Finalement Makoto n’avait pas besoin de se casser la tête à chercher comment aborder le sujet. Rin était rentré dans le vif du sujet en quelques secondes. Il se sentait un peu pris au dépourvu alors qu’il avait déjà la réponse de prête.

- Oui bien sûr, désolé.

C’était plus fort que lui, il devait s’excuser.

- J’ai bien réfléchi ces derniers temps et j’ai compris que j’avais besoin de ta présence à mes côtés. Alors, je peux te dire maintenant que oui, j’ai envie de sortir de sortir avec toi. Encore désolé d’avoir mis tout ce temps à le réaliser.

Rin se figea.

- Pour de vrai ?

Le jeune homme avait les joues aussi roses que ses cheveux. L'angoisse qu'il avait ressenti ces derniers temps se voyait petit à petit être remplacée par un grand soulagement et beaucoup de joie.

- Pour de vrai, Confirma le pompier, un léger sourire sur les lèvres alors que lui aussi rougissait à vue d'oeil et sentait ses mains trembler légèrement tellement il était nerveux à cet instant.

- Par contre, je vais être honnête, te savoir strip-teaseur pour d'autres hommes me ...gêne un peu...

La remarque de Makoto fit rire Rin. Il comprenait et ça lui avait même fait du tort lors de relations passées.

- Si tu me laisses le temps de trouver un autre job, j'arrêterai. Mais il faut que tu m'embrasses pour sceller ce pacte !

Le pompier fut soulagé d'apprendre que Rin n'était pas contre changer de boulot. Il avait compris récemment qu'il n'avait aucune envie de partager le jeune homme. Il n'eut cependant pas le temps de répondre quoi que ce soit, qu'il fut surpris par les dernières paroles de son interlocuteur.

- Hein ? Quoi ? Maintenant ? Avec tous ces gens ?

Makoto vira au rouge pivoine. Il avait bien envie d'embrasser son vis-à-vis mais il était plutôt pudique en publique en général.

C'était si facile de le taquiner. Rin avait dû mal à croire que ça marchait à chaque fois. Il finit son verre et s'adressa à Makoto :

- Je te laisse sceller ce pacte quand tu veux et où tu veux, si tu préfères.

Il ne voulait pas que le pompier se sente mal à l'aise.

Makoto était rassuré de voir que Rin ne lui en voulait pas d'être si hésitant. Il avait été pris de court et avec tous ces gens autour, il n'osait rien faire. Ils restèrent donc discuter un certain temps avant de prendre congé. Ils marchaient tranquillement dans la rue. Le pompier ignorait s'ils allaient quelque part de précis ou non, préférant, de toute façon, ne pas trop y réfléchir.

- Je dois avouer, ça me fait tout drôle ..., Lança-t-il soudainement avant de glisser son bras autour des épaules de Rin. Il était terriblement gêné mais il allait devoir s'y faire et heureusement pour lui, il n'y avait pas beaucoup de passants, donc pas de regards pour le foudroyer ou le regarder de travers.

- ...mais je suis bien content.

Il conclut ses mots en attirant Rin vers lui pour lui voler un baiser.

Rin qui avait tout le temps l'air si sûr de lui se mit à rougir à vitesse grand V. Il était habitué à se donner en spectacle mais pas à recevoir ce genre d'attention. Il avait pensé qu'il arriverait à gérer sans problème ce type de situation mais s'était bien trompé. Une fois le baiser rompu, il détourna le regard et cacha son visage derrière ses mains.

- Moi aussi, je suis content, mais préviens-moi la prochaine fois !