[Insurgents against Gods] [T] Deux vies différentes, un destin commun [ABANDONNÉ]

L’eau qui coulait dans la pièce était impropre à la consommation. C’était bien dommage mais cela aurait été bien trop facile. La plupart des gens de Helheim soupçonnaient ceux de Midgard de polluer cette eau pour les empêcher d’y accéder. Ces gens étaient des démons. Pourquoi ne les laissaient-ils pas en paix. Ils étaient humains eux aussi. Mais sous terre les inégalités régnaient. Cela n’était peut-être pas mieux à la surface, pourtant les gens d’en bas continuaient de rêver à un monde meilleur. Un groupe de rebelles tentaient de lutter contre cette pauvreté en allant s’aventurer sur Midgard pour récupérer à manger et des habits.

- C’est ici qu’on se sépare les mecs.

Pour passer sans se faire avoir, il fallait se séparer, y aller un par un. C’était comme ça que ça fonctionnait à chaque fois. Et lorsque certains revenaient de l’expédition à Midgard, ils repartaient illico à Helheim sans attendre le reste. Il y avait de fortes chances que les autres meurent. Il fallait donc assurer la mission et ramener le butin le plus vite possible en bas avant que les gardes de la frontière se décident à venir fouiner dans le coin. Ils en étaient fort capables. Et s’ils venaient ici, ils avaient tous les droits de tuer les rebelles qui seraient sur leur passage. Sur Midgard, ils avaient pour ordre de les capturer pour les torturer et les tuer ensuite. Mais dans ce passage qui marquait la frontière entre les deux parties, il n’y avait plus aucune règle.

Attendant son tour, le jeune homme restait assis dans un coin. Certains discutaient à l’abri des regards. Si un garde pointait le bout de son nez, il ne verrait personne mais il aurait forcément entendu les voix. Ils se cachaient, sachant que le danger pouvait tomber à tout moment. L’un des leurs pouvait se faire repérer et revenir en courant en criant que la mission était annulée car la garde serait fortement renforcée pendant plusieurs heures si ce n’était plusieurs jours. Il fallait donc être extrêmement prudent. La survie de la population maudite en dépendait.

- Ton tour, Scott ?
- Yep.

Le jeune homme se releva, faisant un bref signe à ses camarades du groupe qui attendaient encore leur tour. Il se dirigea vers l’entrée, doucement, essayant de ne pas faire de bruit qui pourrait alerter la moindre personne à proximité. Derrière la porte s’étendait une immense zone dangereuse qui n’avait pas été déblayée de ses décombres, ce qui permettait aux rebelles de se faufiler sans se faire repérer. Bien sûr certains gardes s’en sortaient très bien dans les décombres et découvraient les rebelles pas assez discrets.

Scott commençait à avoir de l’expérience. Ainsi lorsqu’il franchit la porte, il fut soulagé de ne pas voir de garde juste devant prêt à le choper et à lui tordre le cou. Il se précipita un peu sur la droite derrière des décombres et se lança dans son avancée. Tant qu’il était dans la zone dangereuse, il avait toutes les chances de se faire repérer et capturer, voire même tuer. Il en était pleinement conscient et même s’il en avait l’habitude, son cœur battait toujours la chamade dans sa cage thoracique.

Avançant pas à pas, sans se presser pour éviter toute bêtise comme certains novices en faisait l’expérience, il guettait le moindre bruit autour de lui. Mais les environs étaient chaotiques et il ne put éviter de shooter dans un caillou qui roula quelques mètres plus loin. Lorsqu’il vit la pierre s’éloigner de sa position pour se retrouver au milieu d’une allée déserte, il sentit son cœur se stopper. Si un garde avait entendu le bruit et vu la pierre, il était mort.

Le cœur battant à tout rompre lui donnant l’impression que tout le monde pouvait l’entendre à des kilomètres, Scott s’était figé. Il voyait une ombre grandir et s’approcher du caillou qui avait roulé à découvert par sa faute. Allait-il devoir se battre ? Si c’était le cas, combien de gars allaient lui sauter dessus ? Devrait-il courir et repartir pour prévenir les autres ? Mais sans comprendre, il resta figé à regarder l’homme qui l’avait surpris. Cet homme était en train de le couvrir. Pourquoi ? Les gardes n’étaient pas des gens cléments. Ils attaquaient tels des robots à qui on avait donné que cette simple mission. Alors pourquoi cet homme agissait-il différemment ?

- Bordel, S’exclama-t-il silencieusement alors qu’il se lançait en avant, faisant étrangement confiance à cet homme. Peut-être lui permettait-il d’avancer dans l’espoir d’en voir d’autres venir et d’en coincer plus. C’était une possibilité. Mais les règles des rebelles étaient d’avancer quoi qu’il arrive et de ramener de la nourriture pour les habitants, il ne fallait pas se soucier des autres tant qu’on pouvait avancer. Cela pouvait être salaud mais c’était bien la seule façon de s’en sortir.

La suite fut un parcourt de santé après cette petite rencontre étrange. Mais durant tout le chemin, il ne réussit pas à se calmer. La peur avait pénétré tous ses pores et il était constamment sur ses gardes. Une véritable pile prêt à bondir au moindre danger. L’adrénaline semblait faire son effet et il espérait qu’il ne donnait pas l’impression d’être trop suspect maintenant qu’il avait gagné les rues de la périphérie. Il ne pouvait pas se reposer, mais il avait déjà atteint une partie plus sûre de Midgard. Les gardes y étaient moins nombreux. La plupart étaient concentrés au niveau de la frontière dans la zone de décombre pour éviter d’affoler la population.

Comme tous les rebelles, il avait fait un rapide brin de toilette avant de partir et portait les vêtements les moins abîmés possibles. C’était le strict minimum pour réussir à se fondre un peu mieux dans le décor. Même si l’eau était courante, les gens n’étaient pas toujours sur leur trente et un dans le centre. C’était donc toujours à ce niveau que les rebelles frappaient. Scott devait donc se hâter de gagner le centre avant de se faire choper. Il se faufilait habilement dans les rues. Cela faisait un moment qu’il avait commencé et il connaissait certains passages qui lui permettait de gagner plus vite le centre de Midgard. A cette heure, il devait y avoir un marché sur la place centrale. Les gardes devaient s’y affairer. Certains rebelles y allaient quand même mais les plus aguerris n’y allaient pas, à moins de servir de leurre pour laisser la voie libre aux autres. Scott n’était pas encore assez bon pour servir de leurre, il restait donc sage et allait fouiller les maisons. Ce qui était pratique c’était que la technologie n’était pas assez puissante pour offrir un système d’alarme aux maisons. Le seul qui était mis en place était pour la tour des dirigeants.

- Encore un enfant et tu es bonne pour descendre.
- C’est le dernier. Je sais m’arrêter quand il faut.
- On ne sait jamais avec un accident.
- Au pire je ferai en sorte de le perdre.

Le jeune homme n’en revenait pas à chaque fois. Dès qu’il passait dans Migard, il entendait des conversations qui lui donnait envie de cogner les gens qui ouvraient la bouche. Il pouvait comprendre que les gens refusent de tomber en bas. C’était tout à fait légitime. Mais ils parlaient négligemment de vies humaines comme si ce n’était pas grave tant qu’ils étaient en vie, eux. C’était horrible. Mais il ne pouvait rien faire. Rien en dehors d’aider les siens. Il avançait donc les poings serrés, se retenant de donner des coups au passage.

Dérobant astucieusement les maisons les plus isolées de la foule, le jeune homme ne prenait que ce qu’il pouvait porter. Il ne devait pas se surcharger. Il ne devait pas paraître trop suspect avant de rejoindre la sortie ou il ne devait pas être encombrer s’il devait fuir. Il essayait de cacher tout ce qu’il piquait sous ses vêtements, ne prenant que les trucs les moins gros. Il essayait de prendre la nourriture qui se conservait et surtout qui pouvait nourrir plus d’une personne, optant donc pour les pâtes et le riz la plupart du temps. Ils avaient une liste des choses à éviter mais comme il n’était pas un novice, il n’avait pas besoin de la regarder.

Les poches pleines, il ne se baladait plus dans les rues à la vue de tous. Il cherchait plus à marcher dans les ruelles sombres ou à l’ombre pour ne pas attirer le regard sur lui. Il aurait l’air bien trop suspect avec ses poches remplies à ras bord de nourriture en tout genre. Il en avait assez pris. Il devait regagner la porte de sortie pour retourner sur Helheim.

- Hey, Scott !
- Max, tu fous quoi là ? Je croyais que tu étais arrêté quelques jours. Ça va ta jambe ?
- J’en avais marre de rester couché à rien faire. On prend goût à ses conneries !

Scott, isolé loin des grandes rues, était tombé sur un camarade qui avait été méchamment blessé quelques jours auparavant lors d’une mission. La blessure avait une sale tête et à ce rythme, sans le moindre soin, le pauvre gars allait mourir ou perdre sa jambe. Scott comprenait pourquoi celui-ci revenait tenter sa chance. S’il devait mourir, autant le faire « héroïquement ». Mais si ce n’était pas la mort qui l’attendait, au moins, il aurait profité des derniers jours avec une jambe valide.

La vie était moche.

- T’en veux une ?, Demanda le blessé en lui tendant un paquet de cigarettes ouvert.
- Non, merci, je tiens à garder mes poumons.
- Au point où on en est.
- Pas faux. Bon, j’y retourne !

Saluant son camarade, Scott se faufila dans une ruelle plus loin. Il arriva dans un quartier peu animé mais s’arrêta avant de s’engager dans la nouvelle rue qui était perpendiculaire à la sienne. Il entendit une voix qu’il reconnut immédiatement. C’était le jeune homme qui lui avait conseillé d’avancer au lieu de tenter de l’arrêter pour le torturer. Il resta caché, à écouter la raide conversation avant de laisser le jeune homme partir chez lui. Il décida même d’attendre quelques minutes de plus, de peur de le voir ressortir pour une raison ou une autre et se faire repérer. Lorsqu’il eut assez attendu, il bondit discrètement dans la rue pour repartir vers la frontière. Il devait rentrer, inutile de se surcharger plus.

- Tu as réussi à ramener pas mal de choses !
- Je suis assez prudent et pas assez casse-cou pour prendre des trucs trop risqués.
- Continue comme ça, on a besoin de gars comme toi.
- Combien ne sont pas revenus ?
- Trois pour sûr. Le reste, on attend encore.

Scott acquiesça et laissa le chef s’occuper des autres qui attendaient leur tour. Il avait déposé ce qu’il avait ramené et avait récupéré un paquet de pâtes en compensation pour son boulot. Il pourrait tenir facilement cinq jours, sept s’il était vraiment très économe sur les proportions. Il rentra chez lui, dans le centre de Helheim. Il n’avait pas croisé grand monde. Beaucoup devait s’être rassemblé à la maison où étaient stockés les vivres récupérés dans l’espoir d’obtenir quelques morceaux pour survivre. Une véritable misère qu’il était heureux de ne pas fréquenter plus. Il n’aurait pas supporté être à la place des gens qui devaient dire non à ceux qui en demandaient trop ou qui devaient bien surveiller pour donner équitablement aux gens.

- Scott !
- Marie, comment tu vas ?
- Bien ! J’ai reconnu tes pas dans la rue. Tu ne changes pas.

Le jeune homme s’arrêta à la hauteur de la fillette qui était accoudée à une fenêtre. La pauvre était née avec une maladie qui lui avait ôté la vue petit à petit. Personne n’avait rien pu faire pour lui venir en aide, mais elle semblait bien s’en sortir. Elle avait un mental à tout épreuve. Elle lui rappelait sa sœur de cœur. Il commençait même à la considérer comme telle à son tour.

- Ton père est parti récupérer à manger ?
- Oui, je dois garder Arthur. Et tu as vu maman ?
- Non, désolé.
- Elle reviendra. Je crois en elle. Ah ! Papa est revenu ! Je vais l’aider. Bon courage !

Après un signe de main, la fillette descendit de son perchoir et alla aider son père. Les fenêtres étaient très rares dans cette partie de la ville. Mais ce n’était pas ça que regardait Scott. Il se sentait mal à chaque fois devant l’espoir dont faisait preuve Marie. Sa mère était une rebelle qui avait pris la place de son mari lorsque celui-ci avait perdu un bras et une oreille dans une mission. La jeune femme s’en sortait bien jusqu’à dernièrement. Elle avait disparu sans laisser de traces. Pour Scott, comme pour tout le monde, la jeune femme était morte. Mais sa fille continuait de croire en son retour. L’espoir faisait vivre, mais des fois c’était juste la meilleure façon de tomber encore plus bas.

- Scott !, S’écria une voix dans son dos qu’il reconnut rapidement. Il se retourna pour voir la personne arriver à sa hauteur, essoufflée.

- Max … Max est…
- Amène-moi vers lui !

La jeune femme acquiesça et sans finir de reprendre son souffle, elle repartit dans le sens inverse. Elle accompagna au pas de course le jeune homme jusqu’au bâtiment qui servait de maison réservé aux soins médicaux. C’était la maison la mieux entretenue, la plus soignée pour éviter les risques pendant les opérations faites dans des conditions déjà déplorables. La jeune femme était la fille du seul homme ayant des connaissances suffisantes pour pratiquer des opérations un peu risquées et sauver la vie de plusieurs personnes.

- Je ne peux pas rentrer… Je suis dans un sale état. Dis-moi ce qui se passe.
- Il … Il va y passer. On doit prendre une décision.

Ecoutant attentivement les informations qu’on lui donnait sur la situation, il comprit que son camarade s’était fait attraper et torturer mais qu’étonnamment il avait été libéré. Ce n’était plus très étonnant quand on pensait à quel point les gens de Midgard aimaient les voir souffrir. Ils avaient du comprendre que le pauvre gars n’en aurait plus pour longtemps et l’avait renvoyé souffrir jusqu’à la mort en bas.

- On coupe.
- Tu sais que-
- Si on fait rien, il va crever, non ? Alors on coupe. Il aura peut-être une chance de vivre un peu et de crever comme il le veut.
- Bien.

La jeune femme rentra dans le bâtiment pour aller informer son père de la décision de Scott. Max n’était pas en état de décider par lui-même et il n’avait plus de famille. Dans ces cas-là, on demandait à la première personne qu’on croisait qui connaissait un tant soit peu le blessé. Scott était prêt à se faire détester par son camarade si sa décision ne lui plaisait pas. Mais c’était pour lui la meilleure solution à la situation.

Bordel.

Il se laissa glisser contre le mur de la maison, s’asseyant sur le sol poussiéreux. Il avait envie d’attraper le connard qui avait torturer son camarade avant de le renvoyer crever en bas. Cette ordure méritait de payer un peu pour les dégâts qu’il osait causer à une population déjà au fond du gouffre.

Mourir n’était pas quelque chose qui sortait de l’ordinaire par ici. C’était même monnaie courante. Mais des fois, Scott ne pouvait s’empêcher de trouver la mort injuste avec eux. Max aurait du mourir à cause des cigarettes qu’il s’enfilait à la chaîne depuis plusieurs années et non à cause d’une blessure à la jambe qu’il s’était faite en allant tenter de sauver la population de la misère qui l’accablait. Ils étaient des voleurs, mais ils n’avaient pas le choix. Ils ne volaient pas que pour leur survie, ils le faisaient pour celles de leurs familles, de leurs amis, de la population. Ils étaient des héros aux yeux des gens qui les attendaient et priaient pour eux à chaque fois qu’ils partaient. Il n’y avait pas de jours, d’heures fixes pour les missions. Ils tentaient d’être le plus imprévisibles possibles.

- Tu ne devrais pas te porter volontaire encore.
- Je fais ce que je veux, non ?
- Scott…

L’idée de rester ici à profiter d’un jour calme ne l’enchantait pas. Il s’était décidé à retourner sur Midgard lorsque le chef des rebelles avait annoncé un nouveau raid. Il avait juste pris le temps de venir visiter la tombe de tous les morts de Helheim. Il n’y avait pas de cimetière, les terres accordées à la population n’étaient pas assez grandes alors tous les morts finissaient au même endroit. Un jour, il y finirait si on renvoyait son corps ou s’il mourrait ici, comme Max.

- Anna, tu n’es jamais allé là-bas, mais Max disait un truc vrai, on prend goût à ces conneries et on ne peut plus rester ici sans rien faire à attendre que la mort vienne à nous.
- On peut très bien-
- Je sais. On peut très bien faire plein de choses ici pour aider les gens. Mais j’ai besoin d’aller là-bas. Je gâcherai mon potentiel à rester ici. Je suis fait pour cette merde.
- … Sois prudent au moins.
- Comme toujours.

La jeune fille avait raison de s’inquiéter pour Scott. Il avait été touché par la mort de Max. ils n’étaient pas les meilleurs amis du monde mais ils étaient potes. Le jeune homme en avait marre de perdre des gens autour de lui. Il avait toujours envie de monter et d’aller castagner des gens sur Midgard pour faire passer cette envie d’exploser tout sur son chemin. Mais il ne pouvait pas laisser aller la colère qui l’envahissait. Il devait garder les pieds sur terre et faire ce dont il était capable, récupérer de la nourriture.

Laissant son amie rentrer chez son père pour aller lui donner un coup de main avec les gens blessés et malades, il gagna le point de rendez-vous avec les rebelles. L’ordre de mission serait donné avant d’envoyer les rebelles chacun leur tour sur Midgard.

- La nourriture est comme toujours une de nos priorités. Mais cette fois, j’ai une liste de médicaments. Il me faudrait donc au moins trois volontaires pour récupérer un maximum de choses. Ne tentez pas l’impossible non plus. Si cela ne marche pas, revenez. Ne gâchez pas vos vies comme ça.

Comme à chaque fois que ce genre d’ordre de missions tombait, les rebelles réfléchissaient toujours à deux fois avant d’accepter, voyant leur état avant de se lancer. C’était inutile d’accepter de jouer les héros si on n’était pas en forme. Mais Scott dérogea à la règle et se porta volontaire sans prendre le temps de peser le pour et le contre. Il avait besoin de ce genre de missions pour se calmer.

- Surtout, sois prudent, Lança le chef en l’envoyant en premier sur Midgard rejoindre le groupe d’éclaireurs qui avaient dit que la voie était assez dégagée pour tenter un raid. Sans cette affirmation aucune mission n’était lancée, les pertes seraient bien trop nombreuses. La survie était importante mais celle des rebelles l’était aussi énormément. Sans eux, impossible de récupérer la nourriture. Il fallait donc économiser leurs vies précieusement, car ils étaient rares ceux qui avaient la force de lutter pour cela.

Se lançant pour la deuxième fois de la semaine dans le dédale à la frontière entre les deux mondes, il dut se cacher à un moment sous des décombres. Il reconnut aisément la personne qui passa près de lui. Demi. Une jeune fille terrible qui pouvait tuer sans montrer la moindre hésitation. Elle avait un arc et des flèches lui donnant un sérieux avantage sur les hommes qui osaient la défier. Elle s’arrêta non loin de Scott qui retenait sa respiration. Elle attrapa un talkie-walkie qui grésillait.

- Quoi ?
- Demi-chou, je suis coincé à la cellule pour récupérer les corps.
- Tu ne vas pas me remplacer ?
- Si, si, mais je vais être en retard, ils veulent qu’on découpe les corps et qu’on pende les têtes pour accueillir les prochains rebelles donc je dois attendre qu’ils finissent pour récupérer les morceaux et les ramener à la frontière.
- Ok.

Scott crut qu’il venait de rêver. Ils osaient utiliser ce genre de tactiques pour les dégoûter ? C’était monstrueux. Comment pouvaient-ils se considérer humains en faisant de telles choses ? Il ne serait pas étonné de savoir que c’était les coéquipiers de Demi qui avaient tués ses camarades, ceux qui n’étaient pas revenus mais aussi Max. Il ne pouvait cependant pas bouger pour s’attaquer à la jeune fille. Elle ne paraissait pas être sur ses gardes, mais ce serait une terrible erreur de la sous-estimer. C’était une véritable machine de guerre. De plus, il avait une mission importante qui le retenait de faire la moindre bêtise. Des vies comptaient sur sa réussite.

Scott, comme beaucoup, avait un mal fou avec la jeune fille. Demi était du genre à ne laisser transparaître aucune émotion. En combat c’était un désavantage pour eux. Elle faisait partie des plus redoutables que les rebelles apprenaient à connaître sur le bout des doigts grâce à l’expérience des gens encore en vie. Sans ça, les jeunes n’avaient aucune chance face à ce genre de démons. Et pourtant elle semblait si frêle et innocente. Les apparences pouvaient être trompeuses. Le jeune homme attendait patiemment que la jeune fille se décide à bouger. Si elle ne partait pas, il ne pouvait pas bouger et sa mission serait fichue.

- Premier arrivé, premier servi, Lança-t-elle soudainement à l’homme qui passait à ses côtés. Scott le reconnut. C’était celui qui l’avait laissé passer. Cet homme était du genre suspect. Il ne le comprenait pas. Il n’avait pas l’air d’avoir utilisé un plan pour en coincer plus lorsqu’il l’avait laissé filer. Mais vu ce qu’il clamait à la jeune fille, il n’était pas un homme si bon. Qui à un poste pareil pouvait se prétendre être un homme bon ?

- De toute façon, je m’en vais.

Demi était le genre à être bon toutou et à respecter les ordres. Mais elle avait fini ses heures de boulot et comme aucun rebelle ne montrait le bout de son nez, elle s’ennuyait ferme. Son remplaçant allait sûrement bientôt se montrer et il y avait Finn qui était là, elle décida donc de partir. Reprenant son talkie-walkie, elle contacta son camarade qui s’occupait des corps.

- Je rentre. Ramène tes fesses.
- C’est bon, c’est bon, Demi-chou, je suis en chemin avec les morceaux ~

Scott suivait l’échange en retenant son souffle pour éviter d’être repérer trop facilement. Il écouta les pas légers de la jeune fille s’éloigner de sa position pour partir vers Midgard. Ce serait bientôt sa chance. Le remplaçant n’allait arriver que peu après. C’était l’opportunité d’y aller. S’il laissait passer cette chance qui sait s’il aurait une ouverture aussi belle ? Surtout que vu la voix du remplaçant, Scott sentait que ce jeune homme était dérangé et quelque chose lui disait qu’il faisait partie des hommes dangereux. Il avait une petite pensée pour l’un des deux amis de Demi, mais il n’y mettrait pas sa main à couper. Le son du talkie-walkie était assez mauvais pour être sûr de son jugement.

Guettant des bruits autour de lui après avoir attendu quelques instants pour être sûr que la demoiselle serait assez loin, il entreprit de sortir de son trou. A première vue son ouïe ne l’avait pas trompé, il n’y avait personne autour de lui. Mais inutile de traîner dans le coin. Il risquait de se faire avoir à tout moment. Il se mit donc à courir aussi silencieusement possible vers la ville où il devait aller récupérer des médicaments. Il ne devait pas arriver trop vite alors il ralentissait le pas pour espérer que la jeune fille serait partie à son arrivée et surtout que personne d’autre ne montrait la garde.

Les allers sur Midgard n’étaient pas seulement pour récupérer de la nourriture. Toutes les informations utiles pour les rebelles étaient récupérées au passage. Certains rebelles avaient même pour tâche de récupérer toutes les informations sur les médicaments, les fêtes et autres évènements importants qui pourraient leur servir. Les livraisons de médicaments étaient les informations les plus utiles. Un des patrouilleurs avait compris que les grandes pharmacies allaient livrer à des plus petites aujourd’hui même. C’était pour cette raison que c’était le meilleur moment pour venir pilier. Les pharmaciens seraient trop concentrés sur la livraison pour voir venir des pilleurs qui s’attaqueraient au stock en arrière boutique pendant ce temps. Les systèmes de sécurité étaient très pauvres dans ces pharmacies d’où l’intérêt de les prendre pour cible.

Par chance, Scott avait réussi à passer après le départ de Demi à la frontière. Son coéquipier n’avait pas eu le temps d’arriver et il aurait été trop occupé avec ses morceaux de cadavres pour s’intéresser de plus près à quelques rebelles qui passeraient. C’était leur chance, même si utiliser leurs camarades morts de cette façon les répugnait au plus haut point. La survie passait souvent avant l’honneur.

Le chef avait donné l’adresse d’une pharmacie à Scott. C’était sa cible et elle n’était pas très loin pour couronner le tout. Repérant les lieux attentivement, il comprit rapidement que les pharmaciens attendaient dehors la livraison. La pharmacie était fermée, comme à chaque livraison. C’était le moment où jamais. S’avançant discrètement, il réussit à ouvrir la porte arrière pour se glisser dans le bâtiment. Aucun système d’alarme comme prévu. Il sourit légèrement devant la facilité de l’intrusion avant de se concentrer sur la recherche des médicaments. Il ne trouva que les médicaments les plus généraux, rien de bien compliqué ou de rare. Les médicaments les plus coûteux étaient bien gardés ailleurs et n’étaient délivrés qu’avec autorisation. Il pouvait cependant récupérer de quoi survivre à quelques rhumes ou autres maladies courantes en bas.

Une fois son sac bien remplit, sans trop l’être pour éviter d’être pris comme suspect pour vol, il ressortit. La pharmacienne était en train d’accueillir la livraison, le nez plongé dans les documents fournis avec pour être sûr que tout était bien livré et qu’il ne manquait rien d’important pour la survie d’un habitant. Parfait comme timing pour le jeune homme qui s’éloigna sans difficulté de l’endroit. Il se sentit plus détendu qu’à quelques pas des lieux alors qu’il passait devant un orphelinat. Il avait son butin, il devait rentrer au plus vite avant de se faire avoir ou de tout perdre. Il connaissait plein de gens dont la survie dépendait de ces médicaments. Les rhumes étaient mortels en bas. Sans un minimum de soin, la maladie entraînait la personne lentement vers la mort.

- Permis ? Je t’ai rien demandé à ce que je sache.

Scott avait opté pour un long manteau à multiples poches qu’un des rebelles avait volé en venant en haut. Ce genre de vestes était parfait pour récupérer un maximum d’objets de petites tailles. Et les médicaments qu’il avait récupérés rentraient parfaitement dans chacune des poches qui étaient maintenant toutes bien gonflées.

- Et puis pense un peu à ses gosses qui vont finir en bas un jour. La plupart n’ont aucune chance. Tu comptes les laisser crever plutôt que de les laisser voir ce qui les attend quand ils grandiront ?

Personne n’était dupe. Une grande partie des habitants du bas avaient atterri parce que personne ne voulait d’eux sur Midgard ou parce qu’ils avaient enfreint les règles. Il n’y avait pas tant de place dans ce monde alors il fallait se battre pour garder la sienne quand on en avait une de convenable. Et ce n’était pas les enfants des orphelinats qui auraient plus de chance que le reste. Les couples ayant le droit d’adopter n’étaient pas nombreux alors inutile de se voiler la face sur l’avenir des gamins.

- Si personne ne fait notre sale boulot, on va tous crever. Et si toi tu protèges ces gosses contre la réalité, moi, je protège ceux d’en bas contre la mort !

Scott n’allait pas se laisser démonter, ni même arrêter sans se battre. La barre en fer qu’il avait sortie de l’intérieur de son long manteau le prouvait. Il savait se battre et n’avait pas peur. La peur n’avait pas sa place quand on était un rebelle. Ce sentiment était à exclure. Et puis mourir ici ou en bas c’était pareil. Alors autant tout donner pour essayer d’avoir une vie un peu mieux que quelques miettes de pain rassis et des décombres qui menacent de tomber sur la tête des gens vivant en dessous.

- Réservés ? Non, pas ceux-là. C’est ceux qui arrivent à l’instant qui sont réservés à la population. Ceux-là sont même bien gardés sous clé alors va sortir ton baratin à la con à un autre !

Les médicaments pour les rhumes et autres maladies courantes étaient toujours présents dans les pharmacies. C’était obligatoire pour permettre d’avoir des soins rapidement pour les populations excentrées. Il n’était donc pas utile de les réserver. Les rebelles l’avaient bien compris. C’était surtout parce que ces médicaments étaient facilement accessibles que les rebelles s’y attaquaient. Il ne risquait pas d’y avoir de pénurie rapidement. Et c’était le strict minimum nécessaire pour leur survie.

Sans être impressionné, Scott regarda son adversaire agiter sa chaîne. Après avoir vu Demi et ses deux coéquipiers en action, plus aucun garde ne pouvait l’impressionner. Les trois étaient des tyrans, de vraies machines de guerre qu’il était préférable de ne pas avoir en face. Le jeune homme les avait vu à l’œuvre alors qu’il se cachait avec son butin. S’il n’avait pas eu tout un paquet de nourriture avec lui, il aurait sans doute tenté d’aider ses camarades qui se sont faits démembrer, transpercer, décapiter et tellement d’autres horreurs qu’ils n’étaient même plus reconnaissable à la fin. Une véritable boucherie qui donnait la nausée à quiconque oserait y repenser.

- Mon nom ? Tu le veux juste pour le noter sur ton tableau de chasses ou quoi ? M’éliminer ne te suffit pas ? As-tu au moins retenu un nom dans ta vie ? Max ? Sophia ? Eric ? Martin ? Nicole ?

Scott citait des noms au hasard des morts parmi les rebelles. Max était son camarade mort la vielle. Sophia la mère de Marie et de Arthur. Ce dernier était malade et il avait besoin de médicaments. Scott comptait tout faire pour en ramener. Marie avait déjà perdu sa mère, son père était dans un sale état alors inutile de la laisser perdre son frère aussi. Il avait lui-même perdu une camarade qu’il considérait comme sa propre sœur. Elle avait succombé à cause du manque de soin à une grave maladie alors il savait à quel point la perte était dure, surtout quand la personne était plus jeune.

- Et puis, stop ! J’ai des gens qui attendent d’être soigné pour espérer vivre un mois ou quelques jours de plus. Donc viens te battre qu’on en finisse !

Ce mec était un blaireau. Il ne valait pas les trois démons qui veillaient au grain sur les frontières et qui tuaient tout ce qui semblait suspect. Inutile de parier sur le fait que les trois avaient déjà du commettre des bourdes et tuer des compagnons. Tous les rebelles les voyaient très bien tuer sans chercher à comprendre plus que ça. C’était des monstres assoiffés de sang. Jamais à leurs yeux, ils avaient été humains. Alors que le prétendu Finn semblait plus humain même s’il prenait encore les gens de Helheim de haut avec ses beaux discours à la con. Y avait pas à dire, il se croyait généreux et tout, mais ce n’était qu’un salaud de plus comme les autres. Et Scott n’allait pas se laisser attendrir parce qu’il paraissait un tant soit peu plus humain que le reste.

Un rire jaune franchit ses lèvres alors qu’il se retrouvé désarmé. Alors comme ça la personne qui avait envoyé Max à une mort lente et douloureuse au fond du trou qu’était Helheim, ce n’était pas les démons qui servaient de garde, mais cette espèce de clown qui se trouvait beau justicier. Quelle ironie. C’était un beau bâtard et plus aucune action qui pouvait sembler « généreuse » aux yeux des Migardiens mais qui n’était qu’une bonne façon de se trouver peut-être moins monstrueux et soulager leur conscience.

- En vie ? C’est comme ça que tu soulages ta putain de conscience ? T’envoies un mec à moitié mort en bas pour espérer qu’il crève lentement et ne pas te salir un peu plus les mains. Alors te fait pas d’illusion, il est bel et bien mort à cause de votre traitement ! Tu aurais pu avoir la décence de le tuer !

Ne pas le sous-estimer n’était pas la question. Scott en avait sa claque des mecs qui se la jouaient beau parleur et héros alors qu’en fait ils n’étaient que des connards déguisés pour donner l’impression qu’ils étaient encore humains. Le gars aurait beau dire ce qu’il voulait, il restait un salaud qui s’acharnait sur des gens qui bataillaient pour avoir leur place au même niveau que les autres. Un jour la situation se renverserait et Scott, ou n’importe quel autre rebelle, se ferait une joie de faire bouffer du gravier à la population qui se croyait au dessus de tout. Ils allaient voir, la situation n’allait pas durer indéfiniment.

Même désarmé un rebelle savait fort bien se battre. Coup de poings, de pieds, tout était parfaitement maîtriser. Et la volonté de survie était tellement forte que beaucoup surpassaient les gardes quand ils ne se jetaient pas tous contre lui. A un contre un, ils s’en sortaient très bien, mais quand l’armée se jetait sur eux, c’était fini. Ils servaient souvent de sacrifices pour le passage des autres. Et c’était plein de résolution pour arriver en bas avec les médicaments volés, que Scott ne se laissa pas démoraliser par la perte de son arme et se rua vers son adversaire. Aucun garde n’était présent à part Finn. Mais les rebelles grouillaient dans les environs. S’il n’avait pas l’avantage, il n’avait plus qu’à attendre qu’un de ses camarades passe, le remarque et vienne l’aider à se débarrasser de ce connard de blondinet qui se la jouait.

- Sécurité renforcée merde !, S’exclama l’homme qui était venu à la rescousse de Scott comme ce dernier l’avait prédit. Les rebelles n’étaient pas fous, pas au point de repousser de l’aide. La fierté passait après la survie. Inutile de montrer de quoi on était capable devant un garde si c’était pour rentrer complètement amoché, à moitié mort et sans le moindre objet. Le châtain n’était pas fou, pas assez pour laisser emporter la colère sur son devoir ; Il devait sauver les gens qui comptaient sur sa force. C’était une lourde responsabilité mais il avait accepté de la porter. Même s’il voulait venger Max, il devait faire attention.

- On va devoir se séparer pour mieux se protéger.
- Ok.

Sans attendre plus longtemps, les deux s’éloignèrent de la frontière dont la sécurité avait été grandement renforcée depuis leur arrivée sur Midgard et se séparèrent pour aller trouver un coin où se cacher. L’un sembla se diriger vers le centre tandis que Scott préféra s’isoler du côté de la périphérie. Il connaissait quelques coins moyennement habités car ils étaient un peu dangereux pour la population. Mais il n’avait pas peur du danger, pas alors qu’il faisait partie des rebelles et qu’il risquait sa vie chaque fois qu’il partait en mission.

Trouvant une maison inhabitée dans un état presque aussi déplorable que celles qu’on pouvait trouver en bas à Helheim, Scott s’y glissa discrètement. La sécurité risquait d’être renforcée pendant un bon moment. Il allait devoir prendre son mal en patience. Certains auraient pu penser que s’installer dans cette maison et se faire ensuite passer pour un Midgardien pouvait être une bonne façon de sortir de l’enfer, mais aucun rebelle n’était assez lâche pour abandonner la mission et ne pas retourner en bas pour aider les gens qui comptaient sur eux. Comment vivre si on osait se montrer aussi lâche ?

- Bordel, Soupira Scott alors qu’il était assis contre le mur dans un coin de la maison. Personne ne pouvait le voir depuis l’extérieur. Peu de gens passaient par ici de toute façon puisque le coin avait été déclaré trop dangereux. Il risquait un peu plus sa vie, mais tant pis. Il n’était plus à ça près et il était même prêt à tout tenter pour se sortir de cette impasse. La sécurité allait baisser lorsqu’ils seraient plus confiants et que les rebelles arrêtaient de montrer le bout de leurs nez dans les parages.

Laissant ses pensées vagabonder, il surveillait vaguement ce qui se passait autour de lui. Il n’était pas question de s’endormir, mais il n’était pas question non plus de perdre des forces inutilement. Il en aurait besoin pour passer la frontière lorsque la sécurité aurait baissée. Elle baisserait mais elle resterait hard à franchir. Il devait donc faire attention. Les nouveaux devaient s’être faits avoir depuis le temps. Ou ce serait qu’une question de temps. Lors de ses périodes de crises, seuls ceux qui avaient un peu de jugeote pour rester calme et réfléchi survivaient.

Des pas. C’était le bruit qui lui était parvenu depuis sa position. Il chercha rapidement quelque chose pour l’aider à se défendre. Il y avait des chances pour que ce soit l’un des siens. Mais il restait une bonne probabilité pour que ce soit un ennemi. La chance n’était pas toujours du côté des rebelles et il était préférable de se préparer au pire en toute circonstance. Il repéra donc un vieux tisonnier sur lequel il se jeta et l’agrippa fermement avant de se tourner vers l’entrée, prêt à bondir sur la personne qui s’approchait. Son pouls accélérait à chaque pas. Il sentait qu’il allait bondir avant d’avoir vu la personne à se rythme. Mais il ne bougea pas d’un poil, même s’il voyait clairement la personne qui n’était pas son alliée. Celle-ci semblait neutre, pas comme lors de la dernière rencontre. Ce ne fut pas pour autant que Scott lâcha son arme et se détendit. Il restait méfiant. Il n’avait pas confiance en la population de Midgard, surtout à celle qui travaillait pour ce gouvernement pourri jusqu’à la moelle.

- Mon nom ne t’avancera à rien !

Inutile d’espérer que Scott se montre amical. Il avait connu l’enfer en bas et il luttait pour sa survie chaque jour, ainsi que celles des habitants qui l’attendaient avec les médicaments qu’il avait encore dans ses poches.

- Et si tu veux les médicaments, compte pas sur moi pour te les donner gentiment !

Se redressant doucement, il se mit face à l’homme qui était arrivé. Il avait déjà zappé son nom. Mais ce n’était pas comme s’il avait tenté de le retenir. Il n’avait que faire des gardes et autres personnes qui se mettaient en travers de sa route lorsqu’il était en mission. Tout ce qui comptait c’était de terminer la mission et surtout de survivre, quoi qu’il en coûte. Il resta donc à bonne distance de la personne, son arme de fortune en main, sans prêter attention à ce que le jeune homme venait faire ici.

- Et arrête de sourire ! Comme si t’avais envie de faire ami-ami avec ton ennemi !

Scott ne croyait pas en l’humanité, du moins, personne sur Midgard n’en avait. Les gens étaient égoïstes, luttant contre leurs semblables pour ne pas les voir obtenir un statut équivalent aux leurs. Ils luttaient pour rabaisser leurs semblables. Cette façon de faire l’écoeurait et il avait pris en grippe tous les midgardiens, sans la moindre exception. Il ne pouvait pas croire qu’un pouvait avoir une façon de penser différente, surtout pas un qui bossait pour le gouvernement.