[Prince of tennis] [T] Let's play ~

Quelques rougeurs se dessinèrent sur ses joues à la question de son meilleur ami. S'il craquait pour lui ? Peut-être un peu. En tout cas, à cet instant précis, Minato semblait réagir un peu trop au charme de Niou. Mais le bleuté continuait de mettre ça sur le compte du manque, en disant qu'il était juste incapable d'être célibataire. Il avait toujours critiqué les gens qui se sentaient obligé d'être en couple mais finalement, il semblait pareil. Il espérait juste qu'il n'aurait plus ce genre de réactions une fois qu'il commencerait à voir d'autres personnes et à satisfaire ses envies. Même si là, cela n'avait rien d'un désir sexuel, il n'en pouvait plus de son coeur qui manquait un battement à chaque plaisanterie qui ressemblait à du flirt.

Par chance, la suite de la conversation se concentra sur les cours. Une veine pour lui et son pauvre petit coeur. Pourtant, lorsque Niou imita leur professeur, Minato ne put s'empêcher de repenser à la première question. Il se mit à rire un peu, de bon coeur, avant de pouvoir expliquer à son ami ce qui lui était passé par la tête.

- "J'aurai pu craquer pour toi jusque là mais maintenant, c'est mort ... À chaque fois que tu vas me parler, je vais t'imaginer en train de dire ça avec la tête de notre prof. Et sérieusement, ça donne pas du tout envie !"

Minato creusait sa propre tombe. Il le savait. Il aurait pu se sortir de ce genre de conversation en restant sérieux et en reprenant les cours mais son esprit ne pouvait pas se concentrer. Pas avec Niou à ses côtés.

- "Je sais que je peux compter sur toi et pour beaucoup de choses. Je pense que je ne pouvais pas demander un meilleur ami plus génial que ça."

Ces mots étaient sortis tout seul, repensant à tout ce que son ami avait fait pour lui jusqu'ici. Minato l'avait soutenu lorsqu'il avait souffert de sa relation sérieux, même s'il ne s'en souvenait plus pour le moment, alors c'était peut-être un juste retour des choses. Pourtant, le bleuté savait que même sans rien donner en retour, Niou était vraiment quelqu'un de gentil et il était content d'avoir pu atterrir dans le même lycée que lui, et ce malgré la première impression catastrophique qu'il avait eu du stratège.

- "Bon allez, finissons avec les stat' et attaquons rapidement la suite avant que ma motivation ne disparaisse !", S'exclama-t-il pour essayer de se relancer dans le boulot.

Une fois chez lui, enfin chez sa mère, il sentit un vide énorme. Mais il s'était dit que c'était simplement parce qu'il n'y avait personne pour l'accueillir lorsqu'il avait franchi la porte. Sa mère était encore au travail. Elle n'avait pas mis longtemps avant de rentrer à son tour et s'était jeté sur son fils pour le serrer dans ses bras. Il ne lui avait pas dit à quel point, il avait été mal par la rupture avec sa copine. Mais elle l'avait probablement imaginé en ne voyant pas son fils pendant plusieurs jours. Le pire c'était qu'il s'en était voulu en se retrouvant étouffé dans ses bras. Il aurait du lui donner quelques nouvelles. Mais il était trop mal pour faire quoi que ce soit et il n'avait été assez en forme pour avoir envie de parler avec qui que ce soit. Heureusement que son meilleur ami l'avait aidé. Maintenant ça allait un peu mieux. Ou plutôt bien mieux puisqu'il était de retour sur pied et qu'il allait affronter les cours bientôt.

Pendant quelques jours, sa mère prit soin de lui. Il était content quand elle devait aller travailler. Il avait l'impression d'étouffer sinon. Il appréciait qu'elle se décarcasse pour lui mais il n'était pas non plus à l'article de la mort. Il pouvait tout à fait se débrouiller tout seul. Et ce fut ça qui le poussa à retrouver les derniers grains de motivation qui lui manquaient. Il était même sorti au combini en bas de chez lui pour aller acheter quelques ingrédients dont sa mère avait besoin. Il s'était senti bien. Un peu stressé au début mais rapidement, il avait réussi à passer outre et à se sentir suffisamment à l'aise. Il savait qu'il pourrait aller en cours demain matin. Il y croyait !

"- Tu comptes regarder la porte encore longtemps ?", Lança sa mère dans son dos alors qu'elle s'appuyait contre le mur à sa gauche. Cela faisait un petit moment que Minato avait enfilé ses chaussures et récupéré son sac sur ses épaules. Mais il n'avait pas encore trouvé le courage de franchir la porte. Il avait le temps. Il n'était pas encore en retard.

"- Je réfléchis", Mentit-il, "J'ai l'impression d'avoir oublié un truc."

Même sans la regarder, il savait qu'elle devait lever les yeux au ciel, désespéré par son mensonge. Mais il n'avait pas envie d'avouer qu'il appréhendait son arrivée à la fac. Et s'il tombait sur son ex ? Il ne pouvait pas l'affronter. Et surtout comment allait-il être accueilli par ses autres camarades ? Certes, c'était l'université et ils étaient assez nombreux pour qu'il passe inaperçu. Mais il était persuadé que son absence s'était remarquée et que tout le monde allait le regarder en se demandant ce qui lui était arrivé. Il ne pourrait pas avouer qu'il avait eu le coeur brisé. C'était une excuse vraiment honteuse.

"- Au pire, si tu as besoin d'un truc, envoie-moi un SMS. Ou repasse ici vite fait entre midi et deux.
- On habite trop loin. Mais ça ira. Si j'ai oublié un truc, c'est que ça doit pas être important."

Sur ces mots, Minato franchit la porte en souhaitant une bonne journée à sa mère. Il croisa une voisine de l'immeuble qui lui offrit un petit gâteau pour son goûter. Il avait l'impression d'avoir à nouveau cinq ans et de partir pour la première fois à l'école avec tout le voisinage qui s'inquiète pour lui. C'était vraiment gênant !

Dans le métro, il eut l'impression que tout le monde le jugeait. Cette sensation était oppressante. Il se sentit tellement mal à l'aise qu'il décida de descendre une sortie avant celle vers la fac. Il préférait prendre son temps et marcher plutôt que d'être enfermé encore quelques minutes avec tous ces gens autour de lui. Heureusement, il n'était pas encore en retard. Mais il sentait toujours ce poids autour de son cou. Depuis qu'il avait quitté le métro, il n'arrivait pas à se calmer. Plus il avançait, plus il angoissait à l'idée de passer la porte de l'université. C'était ridicule. Il le savait et il se forçait. Mais arrivait devant le grand bâtiment où avait lieu le cours, il s'arrêta, comme bloqué par un mur invisible. Il tourna les talons et alla s'installer sur un banc pas trop loin. Il n'avait pas envie que les étudiants et professeurs autour de lui se posent des questions s'il restait planté devant les escaliers.

Après une longue minute à essayer de respirer calmement pour tenter de se détendre, Minato décida de changer de méthode. À ce rythme, il allait être en retard. Il attrapa d'une main tremblante son téléphone et essaya d'envoyer un message à son ami. Il avait du mal à écrire mais il fit de son mieux pour expliquer qu'il était dehors sur un banc, qu'il allait arriver. Il aurait aimé lui demander de venir le chercher. Il avait commencé à l'écrire mais il avait effacé ne voulant pas embêter une nouvelle fois son ami. En plus, il avait envie de s'en sortir seul.